La date présumée de la mort remonte au 7 décembre dernier, vers 13h30. La défunte est une Malgache dénommée Ravaonantenaina Sylvana, elle avait 33 ans et était originaire de Sambava. Elle a quitté Madagascar pour l’Arabie Saoudite en Juillet 2013 alors que l’envoi de personnes dans les pays tels que le Liban, l’Arabie Saoudite et l’Afghanistan était déjà interdit par la loi vu les traitements infligés à ces travailleurs une fois arrivés à destination. C’est au mois de septembre qu’elle a parlé à ses proches pour la dernière fois. Elle a appelé son père pour lui dire qu’elle allait bien et pour demander à ce dernier de s’occuper de ses trois enfants dont le dernier est seulement âgé de 10 ans. Elle a également envoyé une somme de 4 135 000 Ariary pour sa famille via e-Bank et depuis c’est le silence radio. Ses proches ont alors commencé à s’inquiéter parce qu’elle avait l’habitude d’appeler régulièrement, une fois toutes les semaines ou deux. Grande fut leur stupéfaction et leur peine quand on les a appelés pour leur annoncer la mort de leur fille, sœur et mère. La famille de la défunte a assuré qu’elle était en Arabie Saoudite et n’a jamais mentionné un changement d’emploi ou de pays au téléphone. Et pourtant, le numéro avec lequel on l’a informée de la tragédie était précédé de l’indicatif du Liban, +00967239… ce qui constitue un mystère dans la mort de Sylvana. Bien que l’envoi de travailleurs, plus précisément de femmes de ménage dans les pays du Moyen-Orient dits à risques, ait été interdit par l’Etat en 2013, les jeunes femmes qui veulent y aller y arrivent souvent et facilement. Ce, à travers des détours comme les escales à l’île Maurice, La Réunion ou bien en Afrique de l’Est avant d’arriver définitivement à destination. L’Etat s’est déjà engagé à lutter contre ce phénomène qui a tué des centaines de nos compatriotes mais le résultat n’a jamais été constaté. Aucune action n’a été faite pour y remédier si ce n’est la promulgation d’une loi. Les dirigeants ignorent même le nombre approximatif des Malgaches qui travaillent dans ces pays, et ne sont donc pas au courant de leur malheur. Souvent, ces femmes meurent et sont enterrées sans même que leurs proches n’en soient avisés.

Ny Tsiky R.