Groupe Solika – Prosper Ralaiarimanana s’en est allé
Le public ne s’est pas encore remis de la mort du célèbre acteur Gérard Razafindrakoto et voilà qu’une autre mauvaise nouvelle débarque. C’est avec une immense tristesse que les amateurs de musique, en particulier de Kalon’ny fahiny, mais aussi les confrères journalistes ont appris le décès de Prosper Ralaiarimanana, membre fondateur du groupe Solika et célèbre claviste. Selon les informations publiées par la famille du défunt, l’artiste a tiré sa révérence samedi dernier à l’âge de 71 ans.
Un grand homme, une icône même de la musique malgache, Prosper a commencé la musique depuis son plus jeune âge. A 5 ans, il réussit déjà à lire le solfa en autodidacte avec son frère nommé Lao. Quelques années après, il intègre sa première chorale dénommée « Kerobima », dirigée par son oncle, le journaliste Ralaiarijaona, par ailleurs un très grand artiste. En 1971, il dirige la chorale « Hasin’ny Famonjena » du Fjkm Amparibe-Famonjena, une formation à laquelle il est très attaché a travers un sentiment d’appartenance. Une fois ses études en secondaire terminées, il découvre le Hira tranainy avec son ami Mbosa et décide d’approfondir le domaine. Mais le coup de pouce de deux artistes du Hira Tranainy, le pianiste Arwell Rakotoarisoa et le compositeur-interprète-comédien Rasamy Gitara, qui lui ont enseigné ce qu’ils ont vraiment vécu sur scène était aussi la clé de sa réussite. C’est ainsi que Prosper et Mbosa ont pu mettre sur pied l’Association théâtrale et artistique des universitaires de Madagascar (Ataum). Après, il continue son parcours au sein du groupe Solika dont il était aussi fondateur.
Cependant, outre sa qualité de compositeur, il pratiquait également d’autres activités comme l’animation de groupe ou de scène, l’art dramatique, la calligraphie, le cruciverbisme et surtout l’enseignement. Un professeur d’histo-géo plein de charisme et amusant à la fois, il a déjà formé une quarantaine de promotions de bacheliers, sans compter les autres élèves des autres niveaux, auprès d’une dizaine d’établissements scolaires. Par ailleurs, il a déjà été directeur du Cnem, la musique est pour lui plus qu’une simple passion. Gravé à jamais dans le cœur de beaucoup de personnes, en tant que père de la musique malagasy mais aussi en tant qu’ami, collègue ou connaissance, Prôsy est un nom à marquer dans les livres d’histoire. La rédaction de Madagascar Matin présente ses sincères condoléances à la famille du défunt et à l’équipe de La Gazette.
Tahiana Andrianiaina