La cérémonie officielle marquant la fin de la célébration du cent-cinquantenaire de la presse malgache s’est tenue ce samedi à l’Académie malagasy à Tsimbazaza. Cette célébration s’est étalée sur une année durant laquelle  plusieurs évènements ont eu lieu dont le sommet était sans doute la Colloque qui s’est tenue  à L’Université de Sorbonne à Paris le 15 juin dernier. Un échange qui a permis d’ouvrir de nouveaux horizons pour la presse et la langue malgache et qui a vu l’intervention de plusieurs grosses pointures du journalisme malgache. « Teny Soa Hanalan’andro » est le premier journal en malgache à être publié, la première édition est parue en janvier 1866. A l’époque, il s’agissait principalement d’un journal pour l’évangélisation menée par la Lms (London Missionary Society), il ne contenait que très peu d’articles informatifs mais c’était déjà un grand pas pour la langue malgache. Nous voilà 150 ans plus tard et on peut compter une cinquantaine de journaux, une trentaine de chaines télévisées privées et une centaine de radios. Donc autant de points de vue différents sur la politique et la vie de la nation. Tout cela a été rendu possible parce que de grands hommes et journalistes se sont battus pour promouvoir d’abord notre langue maternelle, ensuite pour développer le métier de journaliste et enfin et surtout pour préserver la liberté de s’exprimer et de diffuser son opinion. Mais voilà que 150 ans plus tard on essaie de nous enlever ce droit. Tant d’années de dur labeur et de progrès que l’on essaie d’étouffer en ce moment. L’Etat s’est voulu et se déclare être le garant de la liberté alors qu’en fait, il en est le bourreau. Il se réfugie derrière le prétexte selon lequel la loi privative de liberté à Madagascar n’est pas pire qu’ailleurs. En effet, au Sénégal, au Mali ou en Tchétchénie, la situation est encore pire alors que les contextes politiques dans ces pays qui ne sont plus à rappeler sont largement différents du nôtre. Madagascar qui se dit démocratique a encore aujourd’hui un bout de chemin à faire avant de véritablement mériter ce titre.

Ny Tsiky R.