Durant quelques jours, les forces de l’ordre l’ont mollement recherché dans l’affaire de Soamahamanina. Après la tenue du procès et la sortie des verdicts, beaucoup ont cru que tout est réglé et même que l’intéressé a pu se permettre de faire la fête et de se faire prendre en photo avec le numéro deux du gouvernement actuel lors d’une soirée « mitapolaka ». Ainsi, grand fut l’étonnement de tous de ce retournement de situation avant-hier !

Pour de nombreux observateurs, le Général Florens Rakotomahanina a la … vengeance tenace et apparemment, ce dernier ne veut rien savoir des décisions de la Justice qui a déjà tranché sur l’affaire de la révolte populaire de Soamahamanina dans laquelle l’ancien ministre des Postes et des télécommunications de la dernière transition, serait mouillé. Effectivement, ni le moment ni l’endroit ne prêtent à cette arrestation puisque l’homme était en train d’enterrer un de ses proches d’autant qu’Augustin Andriamananoro n’est surtout pas un vulgaire bandit à capturer n’importe où. D’ailleurs, plus d’un l’a vu circuler en ville, le plus librement possible, durant un bon bout de temps déjà. Mieux même, une photo prise lors d’une soirée animée par le roi du mitapolaka à quelques centaines de mètres du célèbre camp de la gendarmerie d’Ankadilalana, l’a montré en compagnie du couple Rossy et Joséphine, du journaliste franco-malgache Patrick Rajoelina, du Pdg de Tv plus Nicolas Rabemananjara et du numéro deux du gouvernement actuel, Narson Rafidimanana. C’est dire que l’ancien ministre ne se cache pas du tout et par conséquent, est toujours resté dans la Capitale. Dans ce cas, il aurait suffi d’envoyer une convocation à se présenter auprès de la Justice d’autant que son adresse est déjà très bien connue des limiers de la gendarmerie pour y avoir déjà mené une perquisition. Pire, les éléments des forces de l’ordre envoyés pour cette arrestation n’ont jamais montré aucun mandat d’amener, ni mandat d’arrêt lancé à son encontre, selon son avocat présent sur le lieu avant-hier.

Soamahamanina

Selon ses dires, le concerné ne connait pas la raison de son arrestation mais estime que cela ne pouvait être en relation qu’avec le soulèvement populaire qui a secoué la commune rurale de Soamahamanina. En tant qu’originaire des lieux, Augustin Andriamananoro a bien sûr soutenu les revendications des paysans qui ont vu leurs terres exploitées par la société chinoise Juixing Mines. Cette dernière a obtenu un permis d’exploitation doublé d’un permis environnemental venant des autorités centrales, et d’où la contestation musclée des habitants de la localité. Bizarrement,  un officier d’élite de la gendarmerie a perdu son arme durant les manifestations de la population et quelques jours plus tard, une partie de cette dernière a fait le déplacement jusqu’au camp d’Ankadilalana pour rendre l’arme en question. Et c’est pour ce soutien que l’ancien ministre a été recherché et les gendarmes l’ont raté de peu après une intervention médiatique dans le journal télévisé de Viva Tv. D’un autre côté, 5 leaders du mouvement de contestation ont été arrêtés, puis traduits d’une peine la Justice et ont tous écopé de peines de prison avec sursis après avoir été mis  sous mandat de dépôt. A ce moment, tous ont cru que cette affaire en resterait là mais comme nous l’avons spécifié plus haut, finalement, c’est loin d’être le cas.

Hier, on sait que l’ancien ministre a été auditionné par la gendarmerie de Miarinarivo, un district qui se trouve à plus de 100 km de la Capitale et est en garde-à-vue alors que lors de son arrestation, samedi dernier, il était question de l’emmener au camp d’Ankadilalana. Et les membres du bureau du Mapar dirigés par la députée d’Ambatofinandrahana et non moins ancienne ministre de la Justice durant la transition, ont, par contre, pu s’entretenir avec ce dernier.

J.L.R