Le processus de la réconciliation nationale risque de trainer encore pendant plusieurs années. Pour cause, les concepteurs de ce projet n’arrivent plus à trouver un terrain d’entente.

Le projet de mise en place du « Conseil du fampihavanana malagasy » (Cfm) crée la mésentente entre les instigateurs du processus de la réconciliation nationale. En effet, une tendance réclame que la réconciliation doit être dirigée par l’ancien président Zafy Albert. Ainsi, Tabera Randriamanantsoa propose une rencontre entre le professeur et l’actuel chef de l’Etat afin que les deux hommes décident ensemble de la démarche à adopter. Dans une autre vision, le mouvement « Grand pardon » de Nary Ravonjy ne cache pas sa crainte sur la qualité des personnalités qui occuperont les postes au sein du futur Cfm. Pour ce dernier, cette entité doit être dirigé par de  « vrais sages » et non par des dinosaures politiques ainsi que d’autres individus qui ont déjà montré leur incompétence dans d’autres organisations du même type mais on sait combien il est difficile de trouver des personnalités capables de répondre aux critères de réconciliateur.

Une perte de temps

Pour leur part, Rasolo Andre et consorts accordent une importance capitale sur la nécessité d’adoption du texte régissant la réconciliation nationale durant cette session ordinaire du parlement. Cela permettra de concrétiser les projets déjà tant attendus. La réconciliation communautaire ainsi que l’indemnisation des victimes des crises politiques comptent parmi les points forts du texte. Mais ce dernier est quand même assez mal-placé puisque Rasolo Andre était également dans le camp de Zafy Albert et a occupé le poste du ministre de Transport durant le gouvernement Emmanuel Rakotovahiny.

En somme, la réconciliation nationale risque d’être une perte de temps si tous les belligérants ne sont pas inclus dans le processus. Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina restent incontournables et il n’y aura aucun pardon possible à Madagascar si ces 3 anciens présidents n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente pour enterrer leur discorde.

Dom