La corde devient de plus en plus tendue dans les rues de la capitale, entre d’un côté les agents de la police municipale et de l’autre les marchands ambulants qui continuent de remplir les trottoirs du centre ville. Les protagonistes sont surtout présents à Analakely et à Behoririka où des affrontements fréquents et de plus en plus violents éclatent. Surtout ces dernières semaines où presque chaque jour, les agents de la police municipale tapent sur les marchands et que ces derniers répliquent tout en accusant les coups. C’est en effet des coups que reçoivent les marchands dit illégaux de la part des agents de la Commune et ce malgré des plaintes à répétition fait par les victimes via la presse. Pour rappel, les agents de la Commune urbaine d’Antananarivo avaient déjà à maintes reprises commis des actes de violence envers les marchands ambulants de la capitale lors de leurs opérations d’assainissement des rues effectuées sans grands succès ni grande stratégie. Une vieille dame avait même fini à la morgue suite à une bousculade des agents de la commune qui contesteront jusqu’à la fin leur responsabilité dans cet acte. Une femme enceinte et son mari avaient également été battus avant que des militaires s’interposent, étant donné que l’homme en question était un sous-officier de l’armée. Malgré cela, ces derniers et surtout ceux qui donnent les ordres depuis l’Hôtel de ville d’Analakely semblent ne pas vouloir changer de méthode et persister dans ce chemin avec cette mauvaise stratégie. En effet, les voix se font de plus en plus entendre du côté des marchands. Car en premier, la police communale frappe de plus en plus fort à l’approche des fêtes et se veut être intolérable. Puis ensuite, les abus perpétrés par ces derniers sont de plus en plus fréquents et de plus en plus intolérables pour les marchands ambulants. Ces derniers dénoncent le fait que les agents de la police communale n’assainissent pas les rues mais chassent les proies, en ce sens qu’ils s’emparent des biens et marchandises qui leur plaisent ou qui peuvent leur servir. Ensuite, lorsque les marchands veulent récupérer le peu de chose qui reste, les policiers se font plaisir en détruisant les marchandises avant de les rendre. S’entêter dans cette mauvaise stratégie ne servira à rien et ne fera qu’accentuer la haine que les marchands de rues nourrissent déjà à l’égard des dirigeants actuels de la commune.

Régis Kabary