Il y a moins d’une semaine, la douane malagasy a claironné sur tous les toits la saisie d’un peu moins de 30 000 bouteilles de whisky trouvées dans une « caverne d’Ali Baba » sise à Anosizato. Mais la question que tout le monde s’est posé est la façon dont elles ont pu atterrir sur ce site alors qu’on avance que la douane a bien …veillé !

A première vue, la douane a bien réussi son coup d’avoir trouvé ces innombrables bouteilles de whisky et de boissons alcoolisées. Et selon les informations recueillies, elles ont été déclarées « marchandises diverses » et dans le jargon douanier, on appelle cela une fausse déclaration d’espèce. Par contre, on croit savoir que la saisie serait le fruit d’une … dénonciation anonyme (!), ce qui sous-entend que les douaniers n’auraient rien décelé durant l’opération de dédouanement et même par la suite. Beaucoup diront que 28 500 bouteilles quand même, c’est loin d’être indétectables et d’ailleurs, on connait la performance de la douane malgache si on ne cite que l’affaire des 25 kilos d’or saisis sur le tarmac de l’aéroport d’Ivato, ou encore celle ayant trait aux téléphones portables de grandes marques saisis aussi dernièrement. Pour le simple citoyen, c’était une fraude de grande envergure car elle a failli faire perdre à l’administration douanière et à l’autre administration fiscale des montants qui pourraient s’élever facilement à 2 milliards d’Ariary.
Et toujours dans ce cadre de la bizarrerie, on se rappelle qu’à chaque grand coup de filet de la douane malgache, le ministre des Finances et du budget, premier responsable de la douane à Madagascar, aime bien se mettre au premier plan. Pour cette affaire, Gervais Rakotoarimanana était le grand absent, d’où la question des observateurs pourquoi le grand argentier n’a pas pris en main un si volumineux dossier.

Des intouchables
Assurément, la première réponse qui vient à l’esprit est que personne ne lui a mis au courant de l’affaire pour on ne sait quelle raison. En tout cas, cela laisse perplexe les habitués de l’activité douanière et ceux qui ont l’habitude de fréquenter la douane de Toamasina. En effet, avant toute procédure de dédouanement, tout exportateur doit créer un bordereau de suivi de cargaison (Bsc) qui est adressé à la société GasyNet pour analyse et validation. Si cette dernière soupçonne quelque chose, elle émet son opinion et transmet le dossier au service du renseignement et de l’analyse des risques (Srar). Si à son tour, ce dernier décèle des anomalies dont la minoration de valeur ou encore la fausse déclaration d’espèce, il émet des messages aux inspecteurs vérificateurs qui imposent une visite physique ou une contrevisite.
Ainsi, beaucoup se sont demandé pourquoi ces marchandises ont pu échapper aux mailles du filet de la douane pour que plus tard, cette dernière ne peut  travailler que grâce à un … renseignement anonyme ! Ainsi, les observateurs estiment que cela n’a été possible que sur instruction d’un responsable très haut et très bien placé de la douane qui sait exactement où ont été stockées les marchandises. Après cette saisie, le directeur général de l’administration douanière aurait pris la décision de bloquer et de sceller toutes les marchandises qui sortent du port de Toamasina, selon les informations obtenues. Et ce, pour contrôle ! Depuis, quelques agents du service de la lutte et de la fraude qui se prennent pour des intouchables, sont vus en train d’effectuer cette tâche. Pour beaucoup, cela ne pourrait s’agir que de gesticulations et diversion opérées par le même responsable très haut et très bien placé ! Ainsi, les observateurs sollicitent le soutien du Bianco pour éclaircir le mystère mais aussi pour savoir l’identité de celui qui a ordonné la liquidation de ces marchandises.

Teddy Bear