Les violences domestiques et surtout conjugales sont une atteinte importante à la dignité humaine et aux droits de l’homme. Pourtant, beaucoup pensent que comme cela se passe au sein d’une famille, personne n’a le droit de savoir, et les victimes ont encore moins le droit de se plaindre de leur sort. Ce qui est malheureux, puisque les femmes mais également certains hommes ne sont pas protégés comme il se doit lorsqu’ils osent enfin se rebeller contre leurs oppresseurs. Le manque d’infrastructure et de prise en charge de ces personnes en détresse se fait cruellement ressentir dans le pays. C’est pour cela que l’Enda Madagascar veut appuyer l’autonomisation du réseau de lutte contre les violences conjugales à travers le projet Tihava. C’est un projet qui s’étale sur une durée de deux ans au total, et est basé principalement dans la Région Analamanga. Le réseau Tihava est composé d’une cinquantaine d’organisations intervenant dans le domaine de la lutte contre les violences conjugales. L’objectif principal du projet vise à ce que ledit réseau fonctionne de manière autonome d’ici qu’il arrive à son terme. Les responsables désirent également faire en sorte qu’il soit reconnu dans le paysage de la société civile à Madagascar en matière de prévention et de lutte contre les violences conjugales. Ce seront en tout 20 femmes victimes de cette forme de violence qui vont bénéficier de la mise en place d’un dispositif de réinsertion sociale. Il y aura également 20 acteurs locaux au niveau d’un fokontany, partie prenante d’un dispositif de proximité de prévention et de réorientation des femmes victimes de violences conjugales.

En somme, une belle initiative puisque même les centres d’accueil pour conseiller les victimes de violence sont rares. Le centre de conseil le plus connu est celui sis au Tribunal Anosy qui conseille tous ceux qui ne savent pas comment fonctionnent le système judiciaire, et il y existe une prise en charge spéciale pour les cas de violences domestiques. En outre, il y a également le défaut de centre d’accueil spécialisé dans l’hébergement et la prise en charge psychologique de ces victimes. Ces lieux se concentrent dans la capitale, et ne peuvent donc atteindre l’ensemble de la population. Les zones reculées de la Grande île sont loin d’assurer ce genre de service. D’ailleurs, les chiffres connus à ce jour sur les cas de violence sont loin de refléter la réalité, dans la mesure où dans la plupart des cas, les victimes se taisent.

Seheno Kely