Réconciliation nationale – Adoption d’une loi discriminatoire
La troisième était la bonne ! Le projet de loi sur la réconciliation nationale est passé sans surprise à l’Assemblée nationale. Elle n’a pas pourtant permis à tous les acteurs concernés par les crises politiques de bénéficier systématiquement de l’amnistie générale.
Rasolo André et consorts doivent être aux anges puisque la loi sur la réconciliation nationale a été adoptée, hier, à l’Assemblée nationale. Les 72 textes n’ont pas été touchés et seul l’article 58 sur l’indemnisation des victimes des crises politiques a été amendé. L’article 47, par contre, reste un sujet de débat et nécessite une précision puisqu’il définit l’amnistie de tous les condamnés politiques dans la période 2002-2009, tout en écartant ceux qui ont commis des crimes. Les députés des groupes parlementaires Tim et Mapar craignent que cette loi ne soit utilisée comme un outil pour empêcher Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina de se présenter à la présidentielle de 2018. Christine Razanamahasoa du Mapar a ouvertement dénoncé que cette loi est discriminatoire à propos de l’amnistie. Guy Rivo Randrianarisoa a par contre alerté les autres députés que les textes ne doivent pas être adoptés à la hâte. Pour les pro-pouvoir, les hommes du Hvm ont fait pression afin de faire passer l’article qui vise les adversaires politiques de ce parti.
Une loi contestée
Cette loi sur la réconciliation risque de ne pas être la solution adéquate contre les crises qui frappent périodiquement le pays. Seuls les membres siègeant au sein du Conseil du « fampihavanana malagasy » ainsi que les anciens détenus politiques seront indemnisés et vont en tirer parti. Pourtant, la principale victime des crises politiques n’est autre que la population malgache. En outre, les acteurs principaux qui nécessitent la réconciliation sont les présidents qui se sont succédé à la tête de l’Etat depuis les années 90. La mouvance Zafy Albert réclame également que la réconciliation nationale soit confiée à cet ancien président.
Dom