La protection de l’environnement est un combat difficile auquel sont confrontés, actuellement, tous les pays du monde entier. La déforestation à Madagascar est considérée comme l’une des plus préoccupantes dans la partie tropicale du globe. Le territoire malgache est à 20% recouvert de forêt, ce qui représente 13 millions d’hectares. Environ 36 000 hectares sont détruits chaque année, entrainant ainsi l’érosion des sols et la perte de la biodiversité. Si l’on ne parle que des espèces végétales, on peut faire état de la disparition des 75% de notre flore. Cependant, depuis quelques années, il a été constaté que le nombre des agents forestiers qui travaillent sur le terrain est insuffisant pour assurer la gestion et l’utilisation durable du capital forestier, du fait qu’il n’y a plus depuis les années 60 et 70 de formation pour être surveillants ou agents techniques des eaux et forêts. De plus, un fort déséquilibre entre les différentes catégories de formation forestière à Madagascar est flagrant. A titre indicatif, dans un pays à économie développée, un ingénieur est responsable de 14 techniciens à tous les niveaux. Pour Madagascar, statistiquement, un ingénieur travaille avec 0,8 technicien, ce qui signifie que la gestion des forêts est plutôt théorique qu’effective. Un agent s’occupe notamment de 201 577 ha de terrain. D’où le besoin urgent de mettre en place un dispositif de formation de techniciens forestiers. Cette situation alarmante a amené le Ministère de l’environnement, de l’écologie et des forêts (Meef), en collaboration avec le Ministère de l’agriculture et de l’élevage (Mpae) et le Ministère de l’emploi, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Meetfp) à créer le référentiel national de diplôme au métier de technicien forestier. Une initiative prise dans le sillage de la loi n°2015-040 portant orientation de la politique nationale de l’emploi et de la formation. De ce fait, un centre de formation sera ouvert en 2017 à Angavokely, Pk 30 sur la RN2 à l’Est de la capitale. La station forestière d’Angavokely constitue l’un des derniers vestiges de la forêt naturelle d’Antananarivo et de ses alentours. Ce massif dont le sommet est à 1 787m d’altitude regorge plus de 117 espèces d’orchidées et autant de végétation saxicole qui en font tout naturellement ses richesses. La première promotion de ce centre sera composée de 40 nouveaux bacheliers toutes séries confondues qui recevront une formation de 2 ans avec à la clé un Brevet de technicien supérieur (Bts) en «Gestion forestière». Ceux-ci seront la première relève des 282 agents déjà en place mais qui partiront bientôt à la retraite. A l’horizon 2030, avec la continuité de cet effort, Madagascar comptera le nombre nécessaire de techniciens forestiers si, éventuellement, il y aura encore des arbres à protéger.

Ny Tsiky R.