Prostitution des mineurs – Un problème touchant 10 000 jeunes filles
Depuis quelques années, le pays s’est engagé dans la lutte contre le tourisme sexuel. Des grands moyens ont été déployés pour n’arriver finalement qu’à peu, voire aucun changement. Pourtant, cette face de la prostitution n’est que la partie émergée de l’iceberg, comme l’a indiqué un reportage de la Rfi : «Mineurs prostitués, le fléau des quartiers populaires d’Antananarivo». Dans les bas quartiers d’Andavamamba, des 67ha ou aussi d’Isotry, une dizaine de milliers de jeunes, encore mineures, s’adonnent à ce triste métier et ce dès qu’elles sont pubères, c’est-à-dire entre 12 et 13 ans. Ces filles sont majoritairement issues de familles modestes qui ne peuvent plus supporter financièrement leurs études. Dès fois, ce sont ces mêmes parents qui encouragent ces jeunes dans ce milieu, soucieux de voir leurs enfants apporter une contribution économique. Le manque d’alternative les pousse à se prostituer pour gagner un peu d’argent. En moyenne, elles gagnent 1 000 à 10 000 Ar par client. Le fait est que ces clients sont eux aussi des personnes venant des bas quartiers avec comme métier tireur de pousse-pousse ou dockers ou encore commerçants. La situation familiale joue aussi un grand rôle dans ce problème. Dans des familles éclatées, les parents renient leurs enfants et les jettent hors du foyer familial. Aussi, livrés à eux-mêmes, la prostitution est leur seule chance de trouver de quoi se nourrir. La présence massive des bars et karaokés dans ces quartiers favorisent également ce métier dégradant. Une image déformée selon laquelle avoir des téléphones portables à la pointe de la technologie, des vêtements à la mode, des scooters qui leur sont donnés par la société peut aussi être un des facteurs majeurs de leur « insertion » dans ce milieu, ainsi que le contact avec d’autres prostituées. Au même titre, la présence massive des « maisons de passe » à très bas prix, 1 000 Ar le quart d’heure. Et cela pour dire que le problème est mal connu, ou même ignoré des autorités. Seuls des Ong internationaux, tels que l’Ecpat, font quelque chose pour aider ces jeunes. Il y a bel et bien des lois qui interdisent la prostitution et particulièrement celle des mineures mais elles ne sont pas appliquées. Entre autres, le proxénétisme est passible de 5 à 10 ans d’emprisonnement, mais malheureusement dans l’histoire, au maximum il y a eu 100 incarcérations. Pour dire à quel point ce crime est impuni à Madagascar. Et pourtant l’Organisation Internationale du Travail (Oit) oblige déjà le gouvernement malgache à rédiger un rapport sur le travail des enfants sur les points suivants : le tourisme sexuel qui concerne les mineurs et l’exploitation économique infantile. Un rapport à rendre dans de bref délai, dans le cas contraire, de lourdes sanctions seront appliquées pour le pays à savoir, la prohibition du pays en tant que destination touristique. Le reportage est à écouter sur le lien suivant : http://www.rfi.fr/emission/20161214-mineurs-prostituees-le-fleau-quartiers-populaires-antananarivo
Ny Tsiky R.