Madagascar et les Malgaches sont dépourvus d’énormément de choses qui font que l’on est parmi les pays les plus pauvres au monde. Certes, nous n’avons ni argent ni richesse d’aucune sorte, en tout cas, la Nation et les 92% de la population malgache n’en ont pas. Mais bien au-delà de la question matérielle et du confort que cela pourrait offrir, le pays mais surtout le peuple manquent de choses réellement essentielles. Le Japon est un des exemples les plus parlants en termes de développement et de ténacité pour les pays qui ont du mal à s’élever ou à se relever, et ce, dans n’importe quel domaine. Le mot kaizen est la fusion des deux mots japonais kai et zen qui signifient respectivement « changement » et « meilleur ». La traduction française courante est « amélioration continue ». En fait, par extension, on veut signifier « analyser pour rendre meilleur ». Le kaizen est un processus d’amélioration continue et basée sur des actions concrètes, simples et peu onéreuses. Mais c’est tout d’abord un état d’esprit qui nécessite l’implication de tous les acteurs. Le terme est actuellement très connu dans le monde de l’industrie.

La réussite du système Kaizen repose plus sur l’implication des travailleurs que sur l’investissement financier.  Il y a de nombreux outils à la disposition des entreprises pour gérer la qualité. Tout comme la méthode 5S, le système Kaizen vient du Japon et a été créé pour Toyota. Le système Kaizen est un processus qui vise l’amélioration continue d’une entreprise. Elle ne doit pas donner lieu à un investissement financier important. Le système Kaizen consiste à améliorer la productivité d’une entreprise en apportant chaque jour de petits changements. Pour être efficace, tous les employés, cadres ou non cadres, doivent participer en donnant des idées. Il englobe de nombreuses méthodes de gestion de la qualité qui sont les suivantes. En premier, la méthode 5S qui permet d’optimiser les conditions et le temps de travail, déjà appliqués dans certains hôpitaux de la capitale. Puis, le Smed ou Single Minute Exchange of Dies, qui optimise le temps de changement d’outils. Le Tqm, Total Quality Management, qui tend vers la qualité parfaite d’un produit ou d’un service tout en minimisant les pertes, suivi du Lean Management, qui vise à mieux gérer les stocks, les pertes et le gaspillage. Et enfin la roue de Deming, dont les 4 étapes, planifier, réaliser, vérifier et agir, conduisent à une amélioration continue. Selon les spécialistes, toute la philosophie du Kaizen réside dans cette phrase : « Fais le mieux, rend le meilleur, améliore  le même s’il n’est pas cassé, parce que si nous ne le faisons pas, nous ne pouvons pas concurrencer ceux qui le font ».

Voici donc un aperçu de ce que nous, malgaches, n’avons pas. Il ne s’agit pas proprement de la méthode ni de la manière d’agir mais bien de la mentalité et de la volonté d’améliorer les choses, sans pour autant dépenser ou avoir des ressources énormes.

Le plus souvent, et c’est valable autant pour les décideurs que pour le simple citoyen, on évoque comme obstacle le manque de moyen financier, l’absence de financement ou de bailleurs. D’où d’ailleurs la Conférence des bailleurs et des investisseurs effectués dernièrement par les tenants du pouvoir actuel. Pourtant, le Japon et la place qu’il a réussie à atteindre dans le monde même après des millions de morts et la deuxième guerre mondiale, mais également la place qu’occupent les entreprises japonaises dans le monde, démontre clairement que ce après quoi nous courrons tous, est peu nécessaire. Le Kaizen démontre que l’on peut renverser la situation sans qu’il y ait besoin de milliards de dollars. Bien évidemment, les investissements sont nécessaires et ne peuvent être négligés mais il y a encore énormément à faire, même sans. La mentalité malgache s’est seulement cantonné au fait que sans argent, on ne peut réaliser grand-chose. Ce qui est tout à fait faux. Aussi faudra-t-il que la prochaine génération agisse mieux que celle qui est au pouvoir actuellement, et dépende moins des finances extérieures pour relever le pays. Car c’est cela que nous n’avons pas, une volonté et une mentalité à améliorer ce que nous avons déjà.

Ny Aina Rahaga