Les dirigeants pensent que la destruction de la forêt est à l’origine de l’insuffisance de la pluie qui apporte son lot d’impacts négatifs sur le fonctionnement des  barrages hydroélectriques. Comme solution, une délégation présidentielle a planté un millier de jeunes plants à Andekaleka.

Le lancement officiel de la campagne de reboisement pour l’année 2017 a été effectué samedi dernier à Andekaleka. Cette fois, c’est le chef de l’Etat lui-même qui a dirigé la cérémonie et a profité de l’occasion pour rappeler  à la population l’importance de la conservation de l’environnement. Ainsi, un millier de plants autochtones ont été cultivés et 4 900 jeunes bambous seront à mettre en terre avec comme objectif de restaurer la végétation toute en évitant l’érosion. Hery Rajaonarimampianina a également jeté 4 kilos de graines de « grevillea » depuis un hélicoptère vers les  montagnes environnant le barrage hydroélectrique.
Le choix d’Andekaleka ne serait pas le fruit du hasard puisque le régime actuel vient de changer de priorité en se focalisant sur l’importance de la promotion de l’énergie renouvelable. Pourtant, la semaine dernière, les techniciens de la Jirama ont essayé de prouver que l’hydroélectricité n’est pas tout à fait efficace dans la lutte contre le délestage. Comme preuve, cette société a expliqué que l’insuffisance de la pluie ne permet plus au barrage d’Andekalela de fonctionner normalement d’autant que la dégradation de l’environnement ainsi que l’érosion touchant les montagnes emportent des débris gênant les installations hydroélectriques.

L’Etat n’a quasiment pu rien faire
Dans la réalité, les campagnes de reboisement à Madagascar n’ont jamais été efficaces et se sont  toujours limitées à de simples manifestations à caractère médiatique. Depuis plus de vingt ans, la surface de forêt dans la Grande île n’a jamais cessé de se décroître. Pourtant, les régimes qui se sont succédé, ont tous inclus dans leurs priorités la protection de l’environnement. Pour l’année 2016, les feux de brousse ont touchés presque tous les districts et  près d’une dizaine de réserves protégées. L’Etat n’a quasiment pu rien faire face à toutes ces catastrophes et le ministère de l’Environnement s’est contenté de sortir les statistiques relatives à la destruction. En somme, la volonté manifeste des dirigeants pour protéger la richesse de la biodiversité n’est pas constatée par la population. Au contraire, les responsables concernés accélèrent le processus de délivrance de permis minier alors que ce secteur se trouve parmi les plus destructeurs de l’environnement. Certes, l’office national de l’environnement (One) est là pour valider les permis environnementaux mais la réalité contredit les décisions de cet organisme.
En ce qui concerne le trafic illicite des richesses forestières, l’Etat n’a jamais été capable de mener à terme la lutte contre l’exploitation de bois de rose. Aucun magnat de ce trafic n’a jamais été condamné, et ce, malgré l’abondance des dénonciations. Au contraire, la plupart de ceux qui ont été jetés dans les cachots sont ceux ayant osé divulguer le ou les noms des trafiquants de bois de rose.

Dom