105 millions d’ariary ont été détournés au sein de l’Otiv d’Antalaha le 23 août de cette année et le 13 décembre dernier, le responsable de ce vol a été arrêté à Maroantsetra. Du coup, de très nombreux clients font état de malversations réalisées par les agents et responsables même de ces institutions financières comme c’est le cas à Fianarantsoa et à Mahajanga.

Un responsable de l’Otiv d’Antalaha a osé voler les épargnes des clients de cette institution de micro-finance et s’est fait la malle avec la bagatelle de 105 millions d’ariary le mardi 23 août 2016. Il est vrai que dans cette partie de l’île réputée riche en ressources dont les produits d’exportation comme la vanille ou encore le bois de rose, cette somme peut paraître dérisoire. En tout cas, elle peut faire changer une vie si on l’investit dans une activité sûre et l’on sait que pour le centième de cette somme, des paysans, des artisans ou encore des commerçants arrivent à la faire fructifier au quintuple en quelques temps à force de travail acharné ! Pour ce responsable de l’Otiv d’Antalaha qui croyait apparemment avoir bien planifié son coup, sa cavale a pris fin le mardi 13 décembre dernier à Maroantsetra, une ville qui est toujours situé sur la côte nord-ouest de Madagascar. Par contre, aucune route ne relie les deux villes et dans ce cas, il faut marcher plusieurs jours dans l’épaisse forêt de Masoala, traverser des fleuves, et gravir des montagnes.

Minimum de revenus
C’est le parcours habituel des habitants de cette partie de l’île et on peut évidemment estimer être à l’abri des poursuites et des regards lorsqu’on atteint l’autre ville. Cette fois-ci, cela n’a pas été vraiment le cas et l’homme a été présenté au Parquet d’Antalaha vendredi dernier après avoir passé devant les enquêteurs du commissariat de Sambava.
Mais cette affaire de détournement n’est pas une exception puisque presque partout à Madagascar, des plaintes touchant de près ces institutions de micro-finance sont entendues. A Fianarantsoa par exemple, des clients parlent d’une banque où certains responsables ont vidé complètement la caisse et par la suite, aucune poursuite n’a été engagée. Pire même, ceux montrés du doigt sont toujours en place et ont gagné du … galon !  Il faut savoir qu’à la base, ce sont les pauvres et ceux qui sont dépourvus d’un minimum de revenus qui adhèrent à ce système et par conséquent, n’auront jamais les moyens financiers et intellectuels de saisir la Justice. Presque le même cas s’est aussi produit dans la Capitale de Boeny, selon certains clients, et bien sûr, les responsables ne sont nullement inquiétés. Apparemment, certaines institutions de micro-finance existent pour plumer davantage, pour ne pas dire à désosser, les pauvres malgaches !

J.L.R