Les manifestations de Soamahamanina ont repris hier dimanche, comme cela avait été annoncé, il y a quelques temps. L’élément déclencheur est bien évidemment cet arrestation de l’ancien ministre Augustin Andriamananoro, il y a plus d’une semaine déjà.
Mais également sa séquestration puis son emprisonnement dans le courant de la semaine passée et ceci sans réel motif alors que le vice-président du parti Mapar ou « Miaraka amin’i Prezida Andry Rajoelina » pour la province d’Antananarivo était déjà réapparu plusieurs semaines auparavant. Ainsi, hier dimanche, tous les dignitaires du parti Mapar s’étaient réunis à Soamahamanina pour tenir une messe afin de prier non seulement pour la bonne marche du procès de leur confrère – demain mardi – mais également pour toute la population de ce village mis en déroute par les agissements du régime et des exploitants chinois qui s’y sont installés, il y un peu moins d’une année de cela. Pour beaucoup, l’avenir du peuple malgache et du pays en entier se retrouve plus que jamais dans l’impasse. Cette messe a vu la présence massive des habitants de Soamahamanina, venus soutenir tout autant le parti Mapar  qu’Augustin Andriamananoro qui était alors à leur côté lors des manifestations tenues pour l’expulsion des chinois de la société Jiuxing Mines Sarl de leurs terrains.

Ils n’ont rien fait !

L’ensemble de la population de Soamahamanina a donc fait une déclaration dans ce sens hier à la fin de cette  messe. Ces derniers ont affirmé que les charges retenues contre Augustin Andriamananoro ne tiennent guerre et la population affirme à qui veut l’entendre que l’ancien ministre de la télécommunication n’a en rien mené les manifestations de Soamahamanina, un mouvement organisé et conduit par les villageois eux-mêmes qui protestaient contre l’exploitation chinoise. De même, les villageois n’ont jamais été payés par Augustin Andriamananoro, ni par aucune autre personne, selon cette même déclaration. En ce sens, il est clair qu’Augustin Andriamananoro est innocent et n’a rien fait sauf défendre la cause de son village natal, ce qui est loin d’être un crime. A cet effet, les villageois demandent la libération immédiate et sans condition de ce dernier sans même attendre le procès de mardi. En parallèle, les villageois ont déclaré que les chinois ne sont bel et bien plus sur le site d’exploitation mais que les engins et tous leurs matériels sont encore sur place. A croire qu’ils n’ont pas réellement été expulsés mais seulement partis en vacances et peuvent donc revenir à tout moment. Eux aussi, dans ce cas, n’ont rien fait, malgré leur expulsion. Ainsi, la population de Soamahamanina reprendra bientôt leur manifestation jusqu’à la libération d’Augustin Andriamananoro et le départ effectif des chinois avec le retrait du permis d’exploitation.

Ny Aina Rahaga