Les églises n’ont pas été boudées hier, si on se réfère à la Capitale. Par contre, le menu de noël a complètement changé pour cette fois-ci et de très nombreuses familles ont eu recours au « sosoa be rano » !

Pas une goutte de pluie n’a été enregistrée durant le réveillon de noël, du moins à Antananarivo, et ce, malgré l’annonce de la météo d’un week-end bien arrosé ! Et les rues de la Capitale ont aussi été bien vides dès 20 heures samedi dernier, comme si dans les temples et églises, on n’organise plus des fêtes autour de l’arbre de noël et du « tranon’omby ». Effectivement, les chrétiens ont désormais pris l’habitude de se méfier de l’insécurité mais aussi et surtout de ces grandes annonces de déploiement de milliers d’éléments des forces de l’ordre qui, au final, n’ont jamais pu empêcher les jets de grenade comme c’est le cas de la dernière célébration de la fête de l’indépendance, les viols, les meurtres, et entre autres, les rapts. D’où la prudence affichée des habitants de la ville des mille !
D’un autre côté, les marchands de volailles, du moins pour la plupart, sont, eux aussi, rentrés bredouilles et obligés de faire des kilomètres à pied pour retourner chez eux.

Dans les champs
Il faut dire que cette année, la vente a été particulièrement morose et de très nombreux foyers se sont rués vers les pattes de poulet non-désossées. Les bouchers n’ont pas, eux non plus, fait une bonne affaire si les épiciers ont vu leur stock de nouilles instantanées  vidé. Pour les boutiques d’habillements et de chaussures, la célébration de la fête de la Nativité n’est plus comme auparavant et malgré une fermeture tardive – au-delà de 19h – pour les journées de vendredi et samedi, le gain est presque nul. Rappelons effectivement que durant des décennies, la période de Noël a toujours représenté un pic de vente jamais égalé durant toute l’année. Pire, le chocolat a même été boudé par les clients, et ce, malgré une mesure de sécurité prise par les responsables des boutiques d’une grande marque de ce produit. Beaucoup ont certainement remarqué des gendarmes postés devant ces magasins depuis plusieurs jours et cela a plutôt rappelé aux habitants l’extrême insécurité dans laquelle vit la population que le goût du chocolat, pourtant très prisé par les Malgaches !
Et dans le milieu rural, un reportage vite fait a montré que dès l’après-midi du jour de noël, malgré l’intense chaleur, les paysans sont descendus dans les champs, et ce, dans l’espoir d’avoir une meilleure récolte. Bref, ce fut un dimanche comme un autre pour la plupart des foyers malgaches.

Ariane Valéry