Agir en temps et lieu serait la meilleure manière de mettre un terme à une pratique indésirable. Et selon les observateurs, il faut le faire en prenant des mesures radicales, et non se contenter d’effleurer le sujet pour donner à la population l’illusion d’avoir la situation en main. Et pourtant, c’est ce qui se passe à Madagascar actuellement concernant le sujet très délicat de la corruption. Les agents des forces de l’ordre, ceux qui s’occupent du secteur de la circulation, seraient les premiers à adopter cette pratique depuis des années. Ceux-ci n’ont plus la moindre honte de réclamer leur « part du week-end » ou de « rova kely » à certains usagers de la route qui n’ont pas les papiers en règle au moment de la vérification. Et d’ailleurs, les conducteurs des taxi-brousse de certaines régions de Madagascar se munissent déjà de petites coupures qu’ils appellent « bala », pour les donner aux policiers de la route afin de ne pas se faire arrêter sur le trajet. Sous d’autres cieux, ces méthodes sont tout à fait inadmissibles, notamment dans un État de droit. Mais force est de constater que l’État malgache ne fait absolument rien pour y mettre un terme. Beaucoup appelleraient ce silence un consentement !

Manœuvre frauduleuse

En tout cas, les agents des forces de l’ordre sur les routes ne sont pas les seuls à s’adonner à de telles activités car dans l’administration publique, de nombreux fonctionnaires sont connus pour être des experts en la matière. Du côté du centre d’immatriculation d’Ambohidahy, par exemple, de nombreuses personnes se sont plaintes de l’agissement d’une femme qui proposerait son service d’obtenir un numéro contre la somme de 10 000 ariary. Evidemment, cela fait gagner beaucoup de temps et de peines aussi, de plus, le dossier sera directement pris en compte. Cela fait des années que cette mauvaise habitude de l’administration malgache persiste. Actuellement, de plus en plus d’escrocs profitent de cette faille pour effectuer des manœuvres frauduleuses. Le vendredi 23 décembre dernier, les agents de la brigade criminelle d’Anosy ont mis la main sur un individu qui se faisait passer pour le directeur des ressources humaines (Drh) du Ministère de l’éducation nationale (Men). Celui-ci a promis aux enseignants Fram d’être intégrés dans le corps des fonctionnaires publics. Plusieurs personnes ont déjà été victimes de ce genre d’arnaque. Mais apparemment, les mesures n’ont pas mis un coup d’arrêt à la corruption qui devient même de plus en plus permanente dans le pays.
 

Athanase