Il aura fallu plusieurs coups de feu pour arrêter les conducteurs de bajaj en furie. Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut remonter des mois en avant. Plus précisément en juillet, lorsque le conseil municipal de la commune urbaine de Mahajanga a décidé d’augmenter le prix de la licence pour la mise en circulation d’un bajaj dans la ville à 200 000 ariary par an. Déjà, à cette époque, cette mesure a été intensément contestée par les conducteurs estimant que ce prix était trop élevé. Les tensions se sont peu à peu entassées étant donné que cette loi ne prendrait effet qu’en ce mois de décembre. La date butoir étant arrivée, la commune s’est mise à faire des contrôles inopinés des papiers de ces véhicules. Tous ceux qui ne se sont pas encore acquittés de la somme pour l’obtention de la nouvelle licence ont vu leur bajaj mis en fourrière jusqu’à ce qu’ils payent les 200 000 ariary, les pénalités de retard et les amendes pour conduite sans licence mais aussi la contravention. La totalité du prix à payer était trop élevée pour les simples conducteurs, eux qui doivent aussi effectuer un versement journalier auprès des propriétaires de ces tricycles. Pour en revenir à la suite de cette affaire,  hier vers 8h, les conducteurs de bajaj dont les véhicules étaient mis en fourrière se sont réunis devant la voirie d’Analakely, Majunga, où étaient retenus les trois-roue sans papiers. Le président de l’association des conducteurs de bajaj a mené deux à trois centaines d’hommes en colère. Ces derniers ont forcé la porte de la voirie et ont sorti illégalement leurs triporteurs. Le peu d’éléments de la police qui étaient présents ne pouvaient plus contrôler la foule et ont finalement tiré en l’air pour disperser les fauteurs de troubles. Les manifestants se sont ensuite rendus à l’hôtel de ville, où ils  ont fait un sit-in de revendication. Quelques personnes ont été blessées lors de la fuite à l’issue des coups de feu.

Ny Tsiky R.