Face à la recrudescence du nombre des sans-abri de la capitale, deux centres d’accueil ont été ouverts à Antananarivo au cours de l’année 2016. Le premier, mis en service en février dernier, est situé à Ambalavao-Isotry. Cet ancien atelier dénommé Madcap a été réaménagé et totalement réhabilité pour accueillir des sans-abri la nuit. Il a une capacité de près de 1 000 personnes. Le deuxième centre dit Seba, toujours à Isotry, a été ouvert en novembre dernier. Cette deuxième structure offre une capacité d’hébergement supplémentaire de 800 places.

A l’instar de la fête nationale et de la Journée internationale des enfants, le Mppspf et ses partenaires ont organisé, à l’occasion de Noël de cette année, un repas précédé d’une distribution de cadeaux et de vivres aux familles des centres ex-Madcap et Seba. Mais malgré ces efforts entrepris par le gouvernement, les quelque 1 800 places disponibles que totalisent les 2 centres d’accueil sont encore loin d’être remplies. Ce 25 décembre 2016, 61 personnes seulement  se sont rendues au centre ex-Madcap et 150 au Seba. Un effectif loin du nombre estimatif des sans-abri de la ville des Mille. En effet, durant la fête de la nativité il n’y a eu que 35 enfants dans le premier centre et une cinquantaine environ dans le 2^ème. Pourtant, dimanche dernier, les sorties des églises ont été jalonnées d’enfants mendiants. D’après ces agissements, il peut en être déduit que beaucoup des ces clochards préfèrent vivre dans les rues que sous un toit, à mendier au lieu de travailler.

Opportunités

Ces centres, bien qu’ils n’offrent pas le confort total, sont pourtant un luxe pour beaucoup. Ils sont équipés de sanitaires, d’eau courante et d’électricité. Les familles bénéficient surtout d’un toit ainsi que de quelques mesures d’accompagnement social et de resocialisation. Des faits qui ne correspondent pas aux critiques faites à l’encontre de ces lieux en les décrivant comme des prisons. D’ailleurs, l’emplacement stratégique des centres à Isotry leur permet pourtant de vaquer à leurs activités et occupations quotidiennes. Les enquêtes sociales ont permis de savoir que les personnes qui vivent dans les rues et qui passent la nuit sous les tunnels proviennent pour la plupart d’Ambatolampy, d’Antsirabe, de Fianarantsoa et d’autres localités situées aux alentours de la capitale. Une fois arrivés à Antananarivo, ces immigrés ne trouvent d’autre endroit pour dormir que sous les tunnels. Donc à ceux qui se livrent à la mendicité s’ajoutent les nouveaux venus, en quête d’avenir meilleur dans la capitale. Sans oublier ceux qui quittent les centres pour revenir passer la nuit dans les rues.

Seheno Kely