Décidément, la question du délestage et des problèmes de la société Jirama n’en finira jamais. Après la fête de noël, durant laquelle la population tananarivienne a eu un peu de répit avec la suspension des coupures d’électricité, voici que tout redevient comme avant. Questionnés à ce sujet, les responsables au sein de la société d’Etat ont évoqué un manque de 70 mégawatts d’électricité pour l’approvisionnement d’Antananarivo. Un manque surtout dû à un problème d’étiage, c’est-à-dire la baisse du niveau des eaux, ne permettant pas aux centrales hydroélectriques de tourner et de produire correctement. Auparavant, on parlait seulement de trente mégawatts ou peut-être un peu plus. Face aux prévisions météorologiques de ces derniers temps, la population devrait donc s’attendre à ce que la Jirama ne produise plus rien et que les quelque 15% de Malgaches qui ont accès à l’électricité rejoindront les 85% qui ne savent pas ce que c’est. En effet, actuellement, certains quartiers proche du centre-ville subissent déjà jusqu’à quatre, voire cinq heures de coupure par jour. En ce qui concerne les périphéries, les quartiers comme Andoharanofotsy ou Alasora s’estiment déjà énormément chanceux si l’électricité marche pendant quatre ou cinq heures de temps. En plus de ce problème d’étiage, la Jirama évoque également la faille au niveau de l’approvisionnement en carburant. Pourtant, le Premier ministre Mahafaly Olivier a déjà suggéré des solutions à cette situation, et a clairement fait savoir que cela résultait surtout de vol au sein de la Jirama. Comme nous le disions, la Jirama ne sera donc jamais à court de problèmes et si ce n’est pas le carburant, ce sera l’étiage, sinon la foudre qui frappe les centrales, la difficulté de la maintenance et bien d’autres raisons. En ce qui concerne les promesses du régime actuel de mettre fin au délestage dans un délai de trois mois à partir de son accession au pouvoir, elles sont bien loin et ne seront peut-être jamais tenues. Pour servir une deuxième fois de slogan de campagne en 2018.

Régis Kabary