2016, qui ne s’en est pas plaint ? Cette année aura été marquée par les disparitions de personnages cultes qui ont fait l’histoire. Fidèle à son travail en effet, la Grande faucheuse n’a pas chômé en 2016, frappant sans discrimination des personnalités venant de tous les milieux. Mais quelques fois, le domaine de la musique a pu avoir l’impression d’être particulièrement visé. Et ce n’était pas faux. En tout cas, Madagascar a été épargné par cette hécatombe, heureusement ou malheureusement, cela dépend du point de vue de chacun. L’on parlera donc essentiellement de ce qu’il s’est passé sur la scène mondiale, non pas seulement dans le domaine de la musique mais de toutes ces icones qui nous ont quittés et laissés seuls pour affronter 2017.

Dès le début de l’année, la Grande faucheuse a annoncé la couleur de ce qu’allait être cette année et l’a marquée de son fardeau. Si la mort de René Angélil, l’imprésario et mari de la grande vedette de la chanson Céline Dion, le 14 janvier, était plus ou moins prévisible en raison du terrible cancer qui l’affligeait depuis plusieurs années, celle de David Bowie, quatre jours plus tôt, a complètement pris ses nombreux admirateurs par surprise. Son dernier album Blackstar, véritable testament musical, était sorti deux jours auparavant. Le chanteur souffrait d’un cancer du foie. Le 21 avril, la mort inattendue d’une grande vedette, Prince, a aussi stupéfié le monde de la musique. L’auteur-compositeur-interprète excentrique a succombé à une overdose de fentanyl, un médicament antidouleur considéré comme 50 à 100 fois plus puissant que la morphine. Un peu moins connu, dans la nuit du 7 au 8 novembre, ce fut au tour de l’auteur-compositeur-interprète montréalais Leonard Cohen de rejoindre le royaume des morts. Il meurt quelques mois après son ancienne compagne Marianne Ihlen, qui lui avait inspiré So Long Marianne. La scène rock a aussi pleuré le décès de deux anciens membres du groupe progressif Emerson Lake and Palmer, Keith Emerson et Greg Lake, et celui d’un des fondateurs du groupe The Eagles, Glen Frey.  Sur la scène internationale, 2016 aura été marquée par la mort de l’ancien premier ministre de France, Michel Rocard. Mais également et surtout par le décès de l’ancien dirigeant cubain Fidel Castro, l’un des pères de la révolution cubaine. De l’ancien sénateur américain et ancien astronaute John Glenn et enfin de l’ancien secrétaire général de l’Onu Boutros Boutros-Ghali. Dans le monde du sport également, le légendaire Muhammad Ali, dont la notoriété dépassait largement sa discipline, la boxe, figure parmi les grands disparus de l’année 2016. L’ancien champion du monde et médaillé d’or aux Jeux olympiques de Rome souffrait de la maladie de Parkinson depuis de nombreuses années.

Cette petite liste est loin d’être exhaustive car il y a deux jours encore, Carrie Fisher ou Princesse Leia de Star Wars a plongé le monde du 7^ème Art dans l’émoi. Le monde entier continue d’ailleurs de s’incliner devant la disparition soudaine de la princesse. Et on ne sait encore ce que les quelques jours qui restent de l’année nous réservent comme surprise. Toujours est-il que le monde en a déjà énormément perdu au cours de cette année. Loin de vouloir que la Grande faucheuse fasse encore plus de victimes, l’expression « les meilleurs partent toujours en premier » n’a jamais été aussi vraie. Cette année, notre pays a également eu son lot à travers, par exemple, la perte de ces enfants, élèves au primaire, victimes d’un accident de la route après une sortie scolaire. Toutefois, l’on n’a heureusement –ou malheureusement- pas essuyé des pertes du genre Dox ou encore le Colonel Ratsimandrava. Est-ce à dire que l’on n’a pas les meilleurs ? Loin de là, notre pays est riche avant tout de sa population. Le fait est que cette population est abrutie et appauvrie par des décisions irréfléchies ou tout simplement égoïstes. 92% des Malgaches vivent dans la pauvreté, il y a de quoi réfléchir. Non pas que l’on veuille la mort de qui que ce soit, mais certains devraient apprendre à se faire oublier ou à s’écarter. L’artiste, lui, devrait être un éducateur et non un vecteur de perversion, comme le politique devrait être un modèle et une locomotive au lieu d’un poids qu’on traine jusque dans les profondeurs de la pauvreté. A bon entendeur.

Oussa Fémal