Les fêtes de fins d’années ne sont pas toujours synonyme de faste, de musique et de tables copieuses. Elles peuvent aussi signifier une mise à l’épreuve pour certains, et surtout les Malgaches vu la situation actuelle. C’était notamment le cas à quelques heures seulement de la capitale malgache, plus précisément à Ampefy. En effet, le soir du 30 décembre vers 22 heures du soir, soit quelques heures avant le dernier jour de l’année 2016, une file longue de plusieurs mètres a été constatée devant la mairie d’Ampefy. Après avoir interrogé les principaux concernés, il s’est avéré que ces personnes faisant la queue attendaient en fait leurs indemnités. Et encore, il ne pouvait s’agir d’une grosse somme car ces derniers étaient ceux qui étaient chargés de nettoyer et de balayer les rues de cette ville pour accueillir les visiteurs de fin d’année. un genre d’opération « vivres contre travail » comme les dirigeants ont l’habitude de faire dans la capitale depuis un certain temps et qui rapporte au maximum 2000 Ariary par personne par jour à ceux qui sont recrutés. Ainsi, à Ampefy, des travailleurs et des nettoyeurs ont du attendre tard dans la nuit pour recevoir une somme qui ne permettrait même pas de garnir une table pour la Saint-sylvestre. Selon les explications reçues de ces travailleurs, les responsables ont tout simplement fait savoir que l’argent destiné au paiement des compensations de ces des derniers n’était pas encore disponible, sans plus. Ce n’est pas tant la médiocrité de la rémunération mais surtout le manque de considération des responsables vis-à-vis de ces travailleurs. Le fait est que si ces personnes tiennent à patienter là malgré la nuit tombée, il est évident que cette infime rémunération représente quelque chose d’important, voire d’indispensable pour elles. La moindre des choses serait, pour les autorités responsables, de leur trouver une solution. Le cas qui s’est déroulé à Ampefy n’est sans doute pas isolé et la réponse donnée par les autorités serait à quelques mots près pareils. Pourtant, c’est à 92% la réalité dans le pays.

 Régis Kabary