Marc Ravalomanana n’a pas changé, et même pas d’un iota, Il a toujours ce don de tout mélanger : sa famille, son parti, le reste de son empire et les affaires publiques. Sa présentation de vœux, à lui, a fait réunir les caciques du Tim, les employés de Tiko, et les agents de la Commune urbaine d’Antananarivo dont bien sûr, sa femme Madame le Maire !

L’ancien président de la république Marc Ravalomanana, sa femme et non moins maire de la Commune urbaine d’Antananarivo ainsi que sa famille entière ont présenté, dans l’après-midi d’hier, leurs vœux pour le nouvel an à leurs collaborateurs. Jusque-là, rien d’anormal et, au contraire, un geste appréciable de la part de ces derniers. Sauf qu’à cette présentation de vœux, les convives sont venus de tous les horizons.  Ainsi, les députés et sénateurs élus au nom du parti Tiako i Madagasikara, le parti de Marc Ravalomanana, ont côtoyé  les employés de la société AAA Tiko mais également ceux de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua). Il est maintenant clair que les pratiques de l’ancien président de la république n’ont pas changé, mêlant les affaires publiques aux questions politiques et à son business à travers son entreprise Tiko AAA. Pourtant, c’est l’une des choses qui lui avaient été reprochées, et qui lui ont valu les manifestations populaires de 2008. L’ayant conduit à déposer sa démission et à remettre le pouvoir aux chefs militaires de l’époque.

Développement de l’entreprise
D‘ailleurs, Marc Ravalomanana a déjà été nommé il y a quelques mois conseiller spécial de sa femme, maire d’Antananarivo, à la tête de la Cua. Mêler les affaires publiques et les affaires familiales semble être l’une des pratiques favorites de la famille Ravalomanana. Et des membres du conseil municipal avaient déjà dénoncé ce fait à commencer par Lalatiana Ravololomanana. Cette dernière ayant déclaré, il y a déjà quelques mois, que « la majorité des dirigeants de la Cua sont plutôt focalisés sur la défense des intérêts politiques et personnels de la famille Ravalomanana que sur la gestion proprement dite de la ville. Raison pour laquelle, rien ne va plus à la mairie d’Analakely ». Une mauvaise pratique qui semble donc couler dans les veines de Marc Ravalomanana depuis bien longtemps. On se rappelle en effet l’histoire des Tiko Boys avant la chute de la troisième République : des hommes de main de Ravalomanana ayant travaillé au sein de Tiko nommés à des hautes fonctions au sein de l’Etat, et qui s’employaient ensuite au développement de l’entreprise. Bien évidemment, il y a ceux qui adhèrent sur les réseaux sociaux avec des commentaires du genre « Arahabaina dada, neny sy ny fianakaviany » ou littéralement « félicitations à papa, maman et toute la famille ». Pourtant, il y a là de quoi réfléchir, surtout à l’approche des élections de 2018 pour lesquelles Marc Ravalomanana ferait partie des favoris.

Régis Kabary