Le chef de l’Etat dans l’African Business Magazine – Un beau discours mais rien de plus !
Le Président de la République de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina s’est offert la Une et quatre pages, à lui tout seul, de la première édition de 2017 de l’African Business Magazine, pour une interview qui ne reflète absolument pas la réalité à Madagascar. Interrogé par Hichem Ben Yaïche, Rédacteur en Chef d’IC Publications sur l’existence d’un plan concret pour faire bouger le pays, le président a répondu par un grand oui : « Mais bien sûr! … Je peux vous citer l’agriculture, l’énergie, les infrastructures mais aussi l’urgence au niveau des projets sociaux comme l’éducation et la santé. Ce sont des projets concrets! De plus, les investisseurs dans le secteur privé connaissent déjà le pays, ils ont suffisamment d’information par rapport à ces rencontres. Par exemple, nous avons signé avec Eiffage un projet sur la production d’hydroélectricité pour 500 millions de dollars, nous ne signons pas des projets que nous ne connaissons pas. C’est pour vous dire que c’est du concret ». Depuis le début de son mandat en 2014, il n’a jamais été question d’agriculture mais peut-être qu’on s’y intéressera dorénavant durant la dernière année de son mandat. En tout cas, pour les trois premières années du régime actuel, la Jirama a plutôt brillé par les coupures de courant incessantes rendant invivable le quotidien des Malgaches. Pour les infrastructures, nombreuses ont été inaugurées certes, mais ces bâtiments et routes ont bel et bien été construits durant la Transition. Cependant, on peut en citer d’autres, dont le village de la Francophonie ou encore la rocade d’Andohatapenaka, mais ils n’ont pas apporté de véritable bénéfice pour la population et n’ont servi que pour la tenue de la Francophonie. N’oublions pas le projet d’autoroute reliant la capitale aux provinces, des programmes restés au stade des promesses. Pour les volets santé et éducation, aucune réforme n’a été menée dans ces deux secteurs en grande difficulté. Et pourtant il s’agit d’une urgence. La dernière question lors de l’interview fut : « Pour vous, Madagascar est sur la bonne voie ? », et la réponse du président : « Je le crois, non, j’en suis convaincu ». Voilà un signe fort que malgré les critiques qui pleuvent de toutes parts, le président n’enlèvera pas de sitôt ses œillères.
N R.