On se rappelle que lors du dernier Conseil du gouvernement, la société d’Etat la plus budgétivore qui soit, c’est-à-dire la Jirama, avait réclamé 750 milliards d’Ariary de subvention au titre de l’année 2017. Après un bilan du Conseil, il en est également ressorti que la Jirama avait dépensé près de 290 milliards d’Ariary tout au long de l’année passée sur les 300 milliards d’Ariary accordés par l’Etat, alors qu’elle avait réclamé 450 milliards d’Ariary au départ. Avec tout cela, les problèmes des usagers de la Jirama n’ont fait qu’augmenter de jour en jour, devenant à chaque fois encore plus durs. D’où le limogeage des ténors de la Jirama dont le Directeur général et le Président du Conseil d’administration. Avec toutes ces sommes dépensées, les usagers ne sont toujours pas au bout de leurs peines. Alors que le mois de janvier ne touche même pas encore à sa fin, il semblerait selon nos confrères de Tananews, que la société a déjà dépensé près de 180 milliards d’Ariary cette année.

Ainsi, sur les 250 milliards que l’Etat avait prévus pour la Jirama, annoncés en Conseil du gouvernement toujours, il ne resterait plus que quelque 70 milliards d’Ariary, à faire tourner jusqu’au mois de décembre. Soit 11 mois à raison d’un peu plus de 6 milliards d’Ariary mensuel. Cela équivaut pourtant à la dépense journalière approximative de la Jirama, avec encore des séquences de délestages qui durent des heures et des heures. De ce fait, il ne resterait donc plus que 11 jours d’électricité aléatoire pour la capitale et pour toute la Grande ile. La question est de savoir comment la Jirama a pu dépenser 180 milliards en quelques semaines seulement ? Tout le monde sait que le délestage qui fait rage actuellement est un délestage économique. Pourtant, avec ces dépenses, la Jirama ne semble pas du tout avoir de problème de sous. Le premier ministre avait déjà fait mention de quelques vols et détournements au sein de cette société. D‘autre part, la Jirama mène sans aucun doute une vie de roi. En atteste le menu gastronomique lors de la présentation des vœux d’une de ses agences dans la capitale (voir dossier du samedi 21 janvier 2017-ndlr). Ce n’est donc guère étonnant si la société a déjà englouti 180 milliards de dollars, si on compte un possible pot d’adieu  de l’ancien Dg et du précédent Conseil d’administration.

Régis Kabary