Il semblerait que les faussaires aient trouvé la bonne combine pour écouler de faux billets de banque dans la ville de Mahajanga. Tout d’abord, il faut savoir que ces contre-façons sont de très bonne qualité, presque indétectables au premier regard. Ils sont soignés, chaque détail est respecté, il ne s’agit nullement d’un travail d’amateur sans parle du papier utilisé et la tête de zébu présente. Pour arriver à ce résultat, il faut tout une panoplie de matériel sophistiqué. Les outillages en question sont composés d’une imprimante spéciale, d’encre de différentes couleurs d’un tout autre calibre que celui utilisé par les imprimantes traditionnelles, de plusieurs numéroteurs et autre matériel comme des papiers qui auraient la même texture que des billets de banque, des papiers  filigranés pour être plus précis. De tels matériels ont d’ailleurs déjà été saisis au port de Tamatave par le service des douanes au mois de mars de l’année dernière. Et ces matériels étaient en provenance de la Chine. Un fait qui prouve bel et bien que ce réseau de fausse monnaie existe. Comme précédemment signaler, les moyens utilisés par les fabricants de ces faux billets sont judicieux. Ils ne mettent en circulation que des petites sommes, variant de 10 000 Ar à 50 000 Ar, de façon à ne pas trop attirer l’attention.  Et jamais de trace comptable, en d’autre mot aucun reçu. Ils choisissent donc les petits commerces, mais leurs cibles préférées sont les opérateurs de mobile monnaie, avec qui ils reçoivent le montant exact de leur transaction au lieu de récupérer l’argent en marchandise. Des policiers ont déjà mis la main sur plusieurs dizaines de ces fausses monnaies et une enquête est en cours. Cependant, le réseau est si bien organisé qu’il est très difficile pour les hommes en bleu de détecter les vrais cerveaux de l’opération. Il est à noter que la détention ou l’usage de billets contrefaits est considéré comme une infraction criminelle. L’article 139 du code pénal malgache prévoit expressément : « Ceux qui auront contrefait ou falsifié (…) des billets de banque (…) ou qui auront fait usage de ces effets et billets contrefaits ou falsifiés ou qui les auront introduits sur le Territoire malgache seront punis des travaux forcés à perpétuité. » La mise en circulation de ces contrefaçons contribue à l’appauvrissement de la population et est un frein pour l’économie.

Ny Tsiky R.