Le premier est celui d’un jeune voleur de vanille qui a trouvé la mort à Sambava suite à l’acharnement du fokonolona. Il a été rué de coups de poings, de pieds… et même d’objets coupants. Au final, on ne pouvait plus reconnaitre son visage. C’est le quatrième voleur de vanille à subirce sort depuis le début de l’année. Deuxième cas : Deux policiers ont été lynchés à mort par une foule en colère à Befandriana nord, pour promesse non tenue. Les deux agents auraient extorqué les villageois en échange de l’arrestation d’un malfaiteur alors qu’ils étaient mandatés pour mettre à exécution une décision de la Justice. Ce qui a conduit aux villageois à s’en prendre à eux. Enfin, deux voleurs de vanille de plus ont été pris la main dans le sac le vendredi 17 février 2017, dans la ville de Sambava. Ceux-ci ont été sauvagement tabassés par les membres du fokonolona, mais le comble c’est qu’ils sont actuellement attachés à leur lit d’hôpital par des chaînes, en attendant la décision des membres du fokonolona quant à leur sort.

Ignorés

Jusqu’à présent, aucune solution radicale n’a été retenue en ce qui concerne le phénomène de vindicte populaire à Madagascar. La situation évolue un certain temps pour revenir au point de départ le lendemain même, il y a des cas de figures qui laissent même à penser que les actes deviennent de plus en plus barbares à chaque fois. Toutefois, après toutes ces pertes en vies humaines, aucune réaction n’est manifestée par les dirigeants du pays.

En tout cas pas, aucune solution efficace n’a encore été proposée jusqu’à présent. Que des mots, des paroles et de beaux discours mais la vraie source du problème n’a jamais été évoquée. L’Etat refuse de reconnaitre sa faiblesse dans toute cette affaire. Que si l’on en est là, c’est que la justice, les forces de l’ordre et les représentants du peuple ont failli à leur mission : celle de protéger le peuple et ses biens. Et comme le peuple ne peut pas se protéger lui-même faute de moyen, il se venge. Souvent, les victimes de ces vindictes populaires sont des délinquants de seconde zone. Mais quand le fokonolona tape sur ces malfaiteurs, ils s’imaginent en train de donner des corrections  aux vrais responsables de leur profonde peine : le système inégalitaire, la justice corrompue et les dirigeants « be tsy andraofana »

Feno Tsiky