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Mardi 10 Décembre 2024

ombre

Problème de relève !

Le pays a réellement ce problème, et ce, dans tous les domaines. Prenons par exemple le cas de la musique et de la culture en général puisque pas plus tard que le week-end dernier, les Mahaleo ont toujours confirmé leur suprématie en la matière avec un concert à guichet fermé et qui a duré des heures. C’est dire l’engouement du public, ou plus précisément de tout un peuple, à ce groupe et sa musique qui ont su traverser le temps et 4 républiques sans jamais être démodés. Effectivement, les textes des chansons de Mahaleo restent plus que jamais d’actualités si d’autres traduisent la société malgache d’antan, d’aujourd’hui et de … toujours. « Mbola ho avy ilay maraina, ho foana ireo taraina » nous rappelle Bekoto dans la chanson « Aza misara-mianakavy » – qui prône les valeurs de l’unité et de la solidarité – que le pays se trouve toujours – et encore une fois plus que jamais – dans sa phase de lutte contre l’oppression de nos dirigeants, contre la pauvreté, et pour son développement. Et oui, des dizaines d’années après la création de cette chanson, Madagascar se trouve toujours dans la catégorie des pays « sous-développés » – même si cela ne se dit plus -, et pire,  avec une mention particulière « les moins avancés » ! Pour être plus précis et ce n’est pas dans l’objectif de remuer le couteau dans la plaie, nous figurons parmi les 5 pays les plus pauvres du monde en l’an 2015 si certains autres dans l’autre catégorie politique des « non-alignés » ont pris leur envol pour devenir dragons et/ou émergents. C’est le cas de Singapour, de l’Indonésie, du Maroc, et des états de l’Amérique Latine ou des Caraïbes. Et pourtant, ils n’avaient rien ou presque comme le cas de l’Île Maurice qui n’a que du sable blanc et quelques terrains de canne à sucre. Et des plages exotiques, ce n’est pas ça qui manque chez nous et elles sont évidemment plus belles tandis que des terres fertiles, on en a de plusieurs centaines de milliers d’hectares. Actuellement, l’Île Maurice a tout : une industrie florissante, un secteur du tourisme parmi les plus développés de l’Afrique, le domaine de la technologie bien avancé, en somme, une économie avec une santé de fer tandis qu’à Madagascar, on meurt toujours de l’eau insalubre, du paludisme mais aussi de l’insécurité. Apparemment, c’est une politique de nivellement par le bas qu’on a appliqué dans notre pays et il est ainsi normal de constater que jusqu’ici, personne ou aucun nouveau groupe de chanteurs n’arrive à égaler les Mahaleo. C’est aussi le cas par exemple pour la musique dite « kaiamba »puisque personne n’a assez d’imagination pour trouver de la bonne musique, du bon texte mais aussi de bons arrangements musicaux que les Charles Martin, feu Bruno Raisner, ou encore Roger Georges pour le type « tapany maintso ».

Et bizarrement, c’est aussi le cas en politique puisque jusqu’ici, on ne connaît toujours pas le dauphin du phénoménal Didier Ratsiraka. A 80 ans, l’Amiral rouge tient toujours seul la commande de l’Arema, et ce, après 21 ans de règne, tandis que son staff vieillit avec lui. « Ankizy ankehitrio, tompon’ny taona 2000 » n’est qu’un slogan de plus de l’ère socialiste puisqu’en aucun cas, les dirigeants de l’époque n’ont voulu passer le flambeau. Paradoxalement, le même manque de préparation a été constaté pour le cas du jeune leader du mouvement orange qui empêché par la loi non-écrite du « ni … ni » imposée par la communauté internationale en 2013, a dû se rabattre sur un candidat de substitution. La même foudre – mais cette fois-ci, un « ni … ni » au carré – pourrait encore frapper pour la présidentielle de 2018 sinon on ne comprend pas les raisons du matraquage médiatique du concept depuis plusieurs semaines déjà.
Pour les observateurs, un sacré manque de confiance envers leurs progénitures et familles politiques règne chez la plupart de ces leaders, et ce, en sachant pertinemment qu’ils ne pourront jamais rester éternellement sur le trône. D’un autre côté, les formations politiques manquent cruellement. A l’Assemblée nationale par exemple, très peu de députés arrivent à lire convenablement une loi de finances alors que dès qu’on parle de sou et d’avantages, ils sont les premiers à monter sur l’estrade.
Ce problème de relève se perpétue ainsi et il est normal de constater que le pays régresse dans tous les domaines. Cela suit tout simplement la qualité de la musique actuelle où on prône le … « kolom-body » – et donc, on ne voit que les fesses des chanteuses et danseuses – et où on n’entend que la grosse caisse !

J.L.R

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