L’Assemblée nationale traverse en ce moment une zone de turbulence, tant au niveau de la formation de ses organes que des négociations sur la présentation du nom du Premier ministre. Les députés élus en tant qu’indépendants comptent désormais, après plusieurs tentatives de formation de groupe de parlementaire, s’unir dans un parti politique légalement formé au sein de la Chambre basse. Un parti politique fort d’un seul député élu. Effectivement, le « parti travailliste de Madagascar » (Patram) de l’ancien candidat malheureux au premier tour de l’élection présidentielle William Ratrema a attiré cette fois-ci l’attention de ces parlementaires indépendants. S’ils ont, il y a seulement quelques semaines, formé un groupe de députés nommé « Union des députés indépendants » (UDI), ces personnalités politiques ont décidé d’adhérer à un parti légalement formé afin de pouvoir bénéficier des droits de ce dernier, notamment de procéder à la présentation du nom de Premier ministre conformément à l’article 54 de la Constitution, qui stipule que le président de la République nomme le Premier ministre « présenté par le parti ou groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ». Selon les informations reçues auprès de l’un de ces députés, tous les partants ont déjà signé la fiche d’adhésion et il reste à les officialiser, ce qui devrait être fait ce jour, selon encore la même source. Après que ces députés « transfuges » aient grossi ses rangs, le Patram compte en ce moment environ une cinquantaine de membres au sein de l’Assemblée nationale. Vu de cette manière, cela nous ramène à une situation que cette institution a déjà connue auparavant du temps de l’ancien Président Albert Zafy dans les années 1994 à 1996. Alain Andriamiseza, n’étant ni député ni membre d’un parti majoritaire a réussi, de l’extérieur, à rassembler des députés pour en faire des électrons libres et baladeurs pendant leur mandat. Les indépendants restent toujours dans l’esprit de leur statut. C’est comme si on marche en ce moment sur un tapis de billes et que personne ne connait la vraie issue de cette histoire. Comme à l’époque d’Albert Zafy, la Chambre basse fonctionne à nouveau avec une majorité à géométrie variable.

Recueillis par Vahatra Ny Aina