Université Mahajanga – Le Conseil a mal tranché
Fraîchement débarqué de l’avion, le président de la république est immédiatement passé en conseil des ministres le samedi 9 août en milieu d’après-midi au Palais d’Etat d’Iavoloha. Et c’est normal parce que Hery Rajaonarimampianina s’envolera pour la France. Le président est bien occupé ces derniers temps, il n’a donc pas beaucoup de temps à perdre pour les grèves ici et là. La décision présidentielle est radicale. Décret mettant fin au mandat du président de l’université de Mahajanga. Les récents débordements dans la cité des fleurs n’ont visiblement pas joué en faveur de Rabesa Zafera Antoine. Des étudiants font la grève et vandalisent et c’est le président de l’université qui en fait les frais. Comme ça, tout naturellement, Rabesa Zafera Antoine est évincé en deux temps trois mouvements. Les dirigeants n’ont trouvé que cette solution pour éviter les rumeurs de guerre civile qui circulaient la semaine dernière. Mais ils auraient mal calculé leur coup. Effectivement, suite à la décision prise en conseil des ministres sur le limogeage du président de l’université de Mahajanga Rabesa Zafera Antoine, les activités pédagogiques seraient suspendues. Les membres du conseil scientifique de cette université souhaitent en effet que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique reconsidère le décret. Le Président de la république et ses ministres ont voulu jouer les durs mais remettent les étudiants de Mahajanga dans une nouvelle impasse. Les menaces d’année blanche et de boycott du Baccalauréat auraient même été émises par ledit conseil scientifique. Le régime de Rajaonarimampianina devra donc trouver très rapidement d’autres alternatives pour ne pas empirer la situation. La mise en place d’un conseil intérimaire en attendant l’élection d’un nouveau président n’est qu’une issue temporaire. En attendant, les étudiants majungais restent encore les victimes des décisions politiques et attendent toujours des solutions concrètes qui pourront réellement débloquer la situation. Et ils ne sont pas les seuls.
Laza M.