La mise en effectivité des étiquettes, depuis quelques temps, sur les paquets de cigarettes, montrant les effets  mortels du tabac, n’a pratiquement pas influencé l’habitude des fumeurs, si l’on se réfère à la stabilité du volume de vente, selon les épiciers. Ces derniers précisent que le nombre de paquets de cigarettes écoulés par jour n’a pas baissé malgré les photos et illustrations horrifiantes et le message d’avertissement sur les conséquences du tabagisme.

Les fumeurs restent inébranlables

Chez les consommateurs, la quasi-totalité dit que la campagne de sensibilisation contre le tabagisme n’a aucun effet sur eux. « Oui, je sais depuis plusieurs années que la cigarette contient de la nicotine, qui serait une substance cancérigène, mais ça m’est égal » répond Joëlle, une mère de famille de 44 ans lors d’une interview trottoir effectuée dans le centre-ville. Chez les plus jeunes, la majorité avancent n’avoir jamais constaté les effets nocifs du tabac. « Je fume depuis cinq ans et je suis toujours en bonne santé. Je fais du sport, et au contraire, je fais partie des plus forts dans mon club de kick boxing » explique Rachel, 22 ans et adepte d’arts martiaux.
Une autre catégorie de fumeurs est consciente de la dangerosité du tabac, mais continue de fumer tout en adoptant des mesures sanitaires qu’elle considère comme bonnes. «  Je fume au moins deux paquets de cigarettes par jour et j’utilise une filtre pour adoucir l’effet de la nicotine. Dans la même foulée, je fais du jogging, tous les matins, afin de conserver une bonne santé respiratoire » raconte Andrianirina, un père de famille retraité de 64 ans.

Pour attirer les clients

La vente de cigarettes est incontournable pour les petits établissements commerciaux qui pullulent dans les quartiers, afin d’augmenter le volume de vente des autres marchandises. « J’ai déjà essayé d’arrêter la vente de cigarettes mais cela a engendré une baisse notable du nombre des clients »  raconte Ndriana épicier. Et lui de préciser que la seule mesure qu’il a pu faire pour participer à la lutte contre le tabagisme c’est d’avertir directement le consommateur. « J’ai l’habitude de dire aux acheteurs de cigarettes que c’est dangereux pour la santé mais cela n’a influencé en rien sur leur comportement. Au contraire, le fumeur a ironisé la sensibilisation en adoptant un nouveau mot, « le produit mortel » pour désigner la cigarette » précise-t-il.

H.D