Invité à dîner avec ce dernier, il faut se munir d’une très longue cuillère, dit une expression bien connue. Cela veut tout simplement dire qu’il ne faut pas se trouver à ses côtés, ni tout près mais garder une bonne distance de peur de se faire avaler tout cru. D’ailleurs, il faut réfléchir à plusieurs fois même, avant de donner une suite positive à l’invitation, et le mieux serait de se concerter à plusieurs d’abord, de tourner et de retourner la question. Dans d’autres cas, le bon sens dicte de se tenir à l’écart ou même loin des individus douteux ou dangereux. Et c’est bien le cas de le dire si on se réfère par exemple à l’entente passée entre les américains et les nazis du IIIè Reich, révélée par la déclassification des dossiers de la CIA, du FBI, et des services secrets de l’armée américaine, concernant la période d’avant et d’après la deuxième guerre mondiale. Réunis dans un film documentaire de 53 minutes, qui justement, porte le titre du « Pacte avec le diable », plusieurs éléments tendent vers une collaboration étroite entre les deux parties susmentionnées, et à coup sûr, les Américains ont été au courant de l’existence des camps de concentration dès le début de cette guerre mondiale.  Pour faire plus bref, il s’agit de 250 000 pages de documents secrets recouvrant une période allant de la fin des années 1930 jusqu’au début des années 1980. Et des preuves ont permis de comprendre que l’économie américaine était lucide sur la nature du nazisme, prête à l’aider et à le soutenir financièrement par intérêt personnel, et pleinement consciente que cela finirait par une guerre où seraient impliqués l’Europe et les Etats-Unis. Des milliers de questions fusent ainsi de l’esprit après la diffusion de ce documentaire, tels les enjeux politiques et humains de cette entreprise sans nom, par exemple. En tout cas, les Etats-Unis d’Amérique ne peuvent pas se défiler devant l’accusation de l’histoire d’avoir pris part activement à la création d’un monstre. Et même de plusieurs, depuis ! Tout comme la première puissance mondiale ne peut pas se dérober de sa pleine et entière responsabilité devant la tournure de la situation politique à Madagascar, mais surtout la paupérisation du peuple malgache. En pointant du doigt le régime de la dernière transition comme étant issu d’un putsch et en coupant l’Agoa en 2009, les Usa ont poussé la population malgache mis sur le ban de l’humanité et pourtant, son ambassadeur a assisté, de visu, au départ volontaire de l’ancien président de la République, Marc Ravalomanana, comme si ce dernier avait le … diable à ses trousses ! A la comparaison de ce qui était arrivé à John Christopher Stevens, le 10e ambassadeur des Etats-Unis en Libye, le 11 septembre 2012 à Benghazi, ainsi qu’à un autre diplomate et deux autres agents du service de sécurité du département d’état, on peut dire que Niels Marquardt s’en est bien tiré du coup de colère du Colonel Andrianasoavina. Et pourtant l’aide américaine à la Lybie continue toujours si on se réfère aussi au raid aérien mené dans la nuit de samedi à dimanche dernière en Libye visant le jihadiste Mokhtar Belmokhtar. Il faut dire que la lutte anti-terroriste pourrait donner un peu plus de stabilité à un pays, et en cas de succès, l’économie de ce pays pourrait redémarrer. Rappelons que Mokhtar Belmokhtar a semé la mort depuis une bonne décennie et même plus de l’Algérie à la Libye, en passant par le Sahara, la Mauritanie, le Sahel et particulièrement le Mali. Une telle action a évidemment demandé des moyens financiers énormes, des millions de dollars Us et si jamais, l’armée américaine pourrait prêter leurs « marines » pour former les unités d’intervention policières et militaires de Madagascar, on ne passera pas des dizaines d’années à mater les dahalo dans le sud de l’île. Tout comme on ne passera pas trois heures à … terroriser et à casser les vitres arrière d’une voiture de deux pauvres filles pour trouver finalement deux petits cartons d’argent qui ne feraient pas frémir les cils d’un régime. N’est-ce pas que les tenants du pouvoir affirment être solidement ancrés auprès de la population puisque leur parti politique sera présent dans plus de 1 200 communes lors des prochaines joutes électorales. Beaucoup demandent ainsi les raisons de ces brutalités des forces de l’ordre alors que d’un côté, l’insécurité est devenue un des pains quotidiens du peuple. Dans ce cas, le raid américain – les Usa étant le pays de la démocratie -  devrait donner un peu plus de … plomb dans la cervelle des membres des forces de l’ordre, notamment ceux de la police nationale et de la gendarmerie nationale, et pourrait les éclaircir sur leurs véritables responsabilités, telles définies par la loi. Cette fameuse « pacte de responsabilité » devrait, par conséquent, être étudié de près, et d’abord, chez nos vaillantes forces de l’ordre pour qu’elles ne deviennent des bêtes de … répression à la solde de quelques individus. Mais on sait, c’est un vœu pieux puisque beaucoup estiment qu’ils ont déjà vendu leur … âme !
Jean Luc RAHAGA