Les dépits en amour n’ont épargné aucune des « quatre mouvances », dans les règles normales du jeu de l’amour et des hasards. Si l’acoquinement a paru plus qu’hasardeux pour certains attelages déjà au départ, il serait par trop inélégant, quand par la suite survient la rupture, de vouloir s’en justifier en qualifiant l’union que l’on rompt d’un accouplage contre-nature. Dans le pays, on aurait des difficultés à déceler un critère caractéristique d’une union contre-nature dans le domaine politique, tout simplement du fait que partis et militants courent presque exclusivement pour la cause d’une personne et qu’à une exception près il n’est pas une organisation qu’alimente et au tour de laquelle rassemble une idéologie construite. La pire des trahisons en matière politique serait de tourner le dos à des idées que l’on a défendues et pour lesquelles on a mouillé le maillot. En l’absence d’une honnêteté que l’on doit à une pensée il n’y a pas de reniement de soi au pire ce ne serait que des petites infidélités à la cause d’une personne.  Les infidélités à des personnes ne sont que de simples coups de canif portés à de vulgaires contrats de dupes, dans lequel opportunité et opportunisme ont fait lit commun pour une lune de miel sans en ignorer les risques d’une durée à vocation éphémère.
En l’absence d’union sacrée, il est tout au moins des règles qui président à ces gentlemen agreements, à moins que ce serait trop demander à ces nobliaux de la politique d’avoir un comportement de gentleman et que la moindre mésaventure les déshabille d’une trop mince couche de verni pour les exposer dans leur nudité voyoute. 
Les déballages de linges sales ne profitent à personne, même pas au pays. La population ne se fait aucune illusion sur un assainissement par ces petits procédés de règlements de compte, tout autant qu’elle n’ignore pas que tous les petits groupes qui se sont succédé au pouvoir partagent en leur sein respectif des petits secrets sur des gros « cacas » peu glorieux.
La délation concernant des turpitudes dont on a été coupable ne serait-ce qu’en y accordant un silence complice, ne suffit pas à se refaire une virginité auprès de l’opinion, même si le public se montre très friand de rumeurs concernant les scandales, manigances, ébats, complots d’alcôve. Les plus naïfs dans ce schéma sont ces grands qui ignorent que la rumeur populaire véhicule déjà une surcharge de bassesses à leur débit plus qu’ils n’ont d’ignominies à leur compteur. La population demeure zen, elle opte pour l’attitude de fermer les yeux parce  qu’elle n’a pas envie de se couvrir de cendres elle-même pour la seule culpabilité de laisser-faire.

    Léon Razafitrimo