Trois jours de grève et presqu’aucun vol au départ, cela fait très mal.

Et bizarrement, c’est seulement maintenant que les tenants du pouvoir actuel se rendent compte qu’ils devraient mettre beaucoup d’eau dans leur vin, voire même considérer et exaucer les revendications des agents. Le président de la République, ainsi que le ministre assurant l’intérim des transports, ont lancé un appel au dialogue. Il faut dire que le régime est tout à fait dans une position délicate.

Hier, les employés de la compagnie aérienne nationale sont entrés dans leur troisième jour de grève et jusqu’ici, rien ne dit que cela va s’arrêter dans les jours à venir. Mise à part la dénonciation de la politisation de la compagnie, il est à noter que ces employés revendiquent entre autres la démission du ministre des transports, du président du conseil d’administration et du directeur général d’Air Madagascar. Les négociations sont difficiles, et même si le président de la République Hery Rajaonarimampianina appelle les employés et les dirigeants à trouver un arrangement, cela ne risque pas d’arriver de sitôt.

Hier, l’État a opéré une réquisition au niveau de la compagnie pour que les employés reprennent leur travail mais il se trouve que cela n’a pas fonctionné. En effet, tous les vols prévus pour la date du 17 juin ont été annulés. De plus, les passagers ayant déjà une réservation mais n’ayant pas été embarqué jusqu’à ce jour ne seront plus pris en charge par la compagnie Air Madagascar (hébergement et frais de déplacement) et réclament un remboursement intégral.

 Tensions entre la Présidence et Air Madagascar

Au début de la grève actuelle des employés d’Air Madagascar, le commandant Rado Rabarilala a fait une révelation concernant le couple présidentiel qui avait réquisitionné un avion pour se rendre à Nosy Be. En réalité, il s’agissait d’un Twin Otter qui a été obligé d’abandonner ses passagers à Antalaha pour rallier à vide la capitale afib d’ embarquer la famille du président et celle de ses conseillers spéciaux, pour les ramener à Nosy Be, le weekend pascal. Après ce genre de déclaration ouverte qui prouve que l’État cause elle-même la perte de la compagnie, il est tout à fait normal que des tensions viennent s’installer entre la Présidence et Air Madagascar. De ce fait, hier, si le président de la République Hery Rajaonarimampianina était attendu à Nosy Be pour la cérémonie de lancement de la Télévision Numérique Terrestre, certains employés d’Air Madagascar auraient refusé de l’y conduire.

En effet, un responsable auprès de la compagnie nous a assuré qu’aucun avion de la compagnie n’a fait le déplacement vers Nosy Be. Il se trouve donc que si Hery Rajaonarimampianina devait réellement se déplacer, il aurait choisi cette fois une compagnie privée pour ne pas aggraver la grève des employés d’Air Madagascar.

J.L.R – Laza Marovola