Les communes n’auront plus leur indépendance en matière de gestion financière. Le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation va installer un logiciel qui permettra de transférer à temps les mouvements financiers auprès de 11 communes  pilotes. Une ingérence flagrante qui piétine le principe de la décentralisation.

Le ministère de l’Intérieur n’en finit pas avec ses ingérences. Après avoir imposé un bulletin unique sans photo ni nom, ce dernier essaie de s’imposer sur l’utilisation des financements auprès des Communes. Le gouvernement parle toujours de décentralisation effective mais ne fait aucun effort dans sa mise en œuvre. Comme dans ses habitudes, il n’est jamais question de réalisation mais seulement de projet fictif pour duper la population. Le régime veut tout contrôler et ne laisse rien au hasard. Cette fois-ci, il est question de s’infiltrer dans les communes pour voir de près les mouvements financiers. Le ministère de l’Intérieur a eu l’intelligence de mettre en place un système intégré de gestion pour relier le compte des communes à celui du ministère. L’objectif selon le ministère est de parvenir à une transparence budgétaire. Le projet sera bientôt effectif dans 11 communes pilotes. Une ironie selon bon nombre de maires étant donné que même le budget à contrôler n’existe même pas. Chaque commune devrait être dotée d’un budget de fonctionnement de 12 millions d’Ariary. Une modique somme qui ne lui permet pas de fonctionner normalement. Certaines ne jouissent même pas de ce droit.

 Le projet facilite le détournement de fonds

Pour la commune rurale d’Ambohimalaza, la somme attribuée pour l’année 2014-2015 n’a même pas atteint cette somme. « Faire valoir la transparence budgétaire est une bonne initiative mais le ministère devrait, en premier lieu, vérifier si les communes ont réellement bénéficié de cette aide. Par ailleurs, le projet est contraire à la décentralisation effective qui requiert effectivement une autonomie financière » explique le maire d’Ambohimalaza, Mbola Ramanantsoa. Mais il n’y a pas que l’utilisation du budget, le ministère compte également suivre de près la recette fiscale et les ristournes. Avec ce projet, l’ingérence du ministère ne se limite pas seulement à la gestion financière mais également à l’autonomie du pouvoir. Les maires ne sont plus autorisés à prendre des décisions tout seul, ils sont tenus d’informer le ministère pour tout projet à mettre en œuvre. Mais le ministère n’a pas pris en compte que le projet pourrait amener à un détournement de fonds qu’à une transparence budgétaire. Pour ne pas se faire contrôler, la commune peut choisir de ne pas enregistrer certains mouvements financiers. Mais tout cela échappe bien sûr à une institution obstinée à tout vouloir contrôler.

Ralambomamy