Après l’éclatement de la crise institutionnelle, le gouvernement se trouve dans la ligne de mire de toutes les tendances politiques. Faute de dissolution de l’Assemblée nationale, ainsi que de la déchéance du président de la République, la place du Premier ministre est très convoitée actuellement.

D’abord, les signataires de la résolution des assises nationales réclament toujours la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale.  Une proposition qui veut dire littéralement que l’actuel gouvernement doit être dissoute, ou à la limite recomposée.  Pourtant, le départ du Premier ministre reste une condition non négociable chez la plupart des tendances politiques.

Toutes les  mouvances veulent la chaise de Mahazoarivo. C’est en effet, l’un des principaux objectifs de la mouvance Ravalomanana qui n’arrête pas de se positionner comme étant un allié de l’actuel régime. C’est également l’une des bases fondamentales de la querelle du parti  de l’opposition dirigée par le MAPAR. Ce dernier, sûr d’avoir la majorité parlementaire,  n’a cessé de réclamer à maintes reprises la primature. Si l’Etat veut réellement un apaisement politique, il doit se plier aux requêtes de ses concurrents en laissant la place du Premier ministre aux autres partis non HVM. La concurrence hypocrite entre le Tim et le Mapar demeure pourtant un autre problème à résoudre, puisque ces deux partis veulent chacun accaparer Mahazoarivo.

Le chef de l’Etat doit également prendre une décision radicale concernant le limogeage de certains de ses proches qui constituent un obstacle  pour un accord d’apaisement entre lui  et ses concurrents politiques. En effet, la source de toutes les grèves et tensions syndicales et politiques à dimension nationale n’est autre qu’une requête pour écarter les hauts responsables du parti HVM aux commandes de l’Etat.

De toute manière, le bilan théorique des 100 jours, une fois renouvelé par l’actuel gouvernement, n’a réellement pas apporté un grand changement à la nation. Au contraire, le pays continue de plonger dans la crise politico-sociale et la pauvreté criante.

Dominique Val