Le 25 janvier 2014, lors de son investiture officielle à la présidence de la République de Madagascar, Hery Martial Rajaonarimampianina prêtait serment au stade municipal de Mahamasina rempli à ras bord.

Il est donc à la tête du pays depuis exactement 17 mois et quelques jours et pendant tout ce temps, il faut se rendre à l’évidence que son parcours jusqu’ici n’a pas été de tout repos. En effet, depuis qu’il a trahi ses alliés naturels sans scrupules, depuis qu’il n’a pas tenu ses promesses électorales et depuis qu’il a agi sans prendre en compte : le respect de la Constitution, la population de ne la laisser jamais tranquille. Aujourd’hui, les doigts des deux mains ne suffisent plus à compter le nombre de manifestations et de revendications auxquelles le régime Rajaonarimampianina et le HVM ont dû faire face. Mais s’ils sont encore à leur place actuellement, cela veut tout simplement signifier qu’ils ont toujours mis en œuvre tous les moyens possibles et imaginables pour garder le pouvoir entre les mains. Cela va de la création de dossiers à l’interdiction de toutes sortes de manifestations, en passant bien évidemment par la violation des droits et de la liberté d’expression et l’utilisation des forces de l’ordre comme une super milice ne servant qu’à protéger les intérêts du petit groupe de personnes au pouvoir. Toutefois, pendant que les tenants du pouvoir cherchaient tous les moyens pour mater leurs détracteurs, ils n’ont jamais cessé de rappeler que le président de la République est un élu du peuple et qu’il devait donc de surcroit être intouchable. A chaque revendication, les responsables étatiques mâchent et remâchent qu’il faut respecter le choix du peuple et donc ne pas s’en prendre au chef de l’Etat. Pourtant, il devrait arrêter de dire de telles bêtises parce que le numéro un actuel Hery Rajaonarimampianina n’est pas l’élu de tout le peuple et les chiffres peuvent le prouver très facilement. A ce propos donc, il est de notre devoir de rappeler que le nombre de votants inscrits lors du deuxième tour des élections présidentielles était de 7 968 328 et parmi eux, seuls 4 044 391 individus majeurs ont participé au vote dont les suffrages exprimés s’élèvent à 3 862 225 voix. Au final, Hery Rajaonarimampianina a été élu avec 53,50% des votes soit avec 2 066 103 de voix, le reste ayant voté pour son adversaire de l’époque Jean Louis Robinson. De ce fait, quand les tenants du pouvoir précisent que le président de la République est l’élu du peuple, ils doivent tout d’abord mettre en évidence le fait qu’il a été élu parce que soutenu par l’homme fort de la Transition. Par ailleurs, ils doivent également préciser qu’il ne s’agit pas du choix des autres quelque 20 millions de Malagasy qui restent. Aujourd’hui, quand nous savons en plus que près de 90% de la population sont déçus et ont perdu confiance en Hery Rajaonarimampianina, il faut se rendre à l’évidence que ce dernier est peut être élu mais n’est pas reconnu. Et pour cause, les dirigeants savaient et savent très bien que moins de 10% de la population totale ont voté pour le numéro actuel -et encore parce que Rajoelina était derrière lui- mais n’ont jamais rien fait pour gagner la reconnaissance nationale. Au lieu d’agir dans ce sens, le président de la République a préféré parcourir le reste du monde pour essayer d’obtenir la reconnaissance internationale tout en délaissant la lutte contre la pauvreté et plus important encore, le volet social. Aujourd’hui, il faut objectivement reconnaître que Hery Rajaonarimampianina a commis une grosse erreur en ne cherchant pas à être reconnu au niveau national. Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence que Hery Rajaonarimampianina est le président de la République le plus impopulaire de Madagascar depuis des décennies en plus d’être celui qui empire la situation politico-socioéconomique du pays, à peine sorti de la période de Transition. Aujourd’hui, il n’est pas étonnant que certaines personnes pensent à le destituer et à le remplacer le plus vite possible.

Laza Marovola