Un interstice
Le Président Chissano revient et reprend en mains le dossier Madagascar. A la tête de la médiation il ne pourra avancer que sur la pointe des pieds. L’état des lieux laissé par son prédécesseur n’est certes pas brillant, le rai de lumière qui filtre avec l’espoir de mener à une sortie de crise est ténu. Les coups de boutoir de la méthode Fransman ont réussi malgré tout à entrebâiller une porte pour y glisser une mince feuille de papier, la « Feuille de route ». Les quelques notes pour baliser la voie qui mène vers une solution, déjà qu’elles ne font ni une unanimité des acteurs politiques, ni une unité d’interprétation par ceux qui participent aux institutions sous son égide, dans leur esprit même risquent de ne pas répondre à la vision que Joachim Chissano entretient quant au chemin qu’il faut prendre pour sortir le pays de cette crise.
Au-delà de ses manières de diplomatie douce, le nouveau meneur de jeu de la médiation internationale aura sûrement souci de se garder des moindres gestes brusques. Une simple pichenette interprétée comme une tocade suffirait à claquer la porte seulement entrebâillée par la Feuille de route. La Troïka de la SADC a confié cette mission à l’ancien président mozambicain sans doute en raison des qualités reconnues à cet homme pour un art consommé en matière de concilier des positions extrêmes. A ce niveau pourtant à bien y regarder on peut s’interroger si avoir ce doigté devait correspondre à un critère du casting. C’est qu’en la matière dans le cas présent, il ne peut être question de réussir à concilier des positions irréductibles. L’expérience a mis à nu un antagonisme qui ne repose ni sur des principes ni sur des idées mais sur une simple question de personnes, qui les unes et les autres s’érigent en porteurs de message messianique et en gardiens des intérêts du peuple. Dans pareil schéma les tentatives de négociation ont déjà mangé leur pain blanc.
Les négociations ont suffisamment démontré leur inefficacité, et l’arrivée du poisson-pilote de Joachim Chissano aurait été productive si Leonardo Simao, diplomate familiarisé aux particularismes locaux grâce à ses précédentes missions, devait s’arrêter à une note sur l’état d’esprit dans lequel les acteurs sur place envisagent la suite des évènements.
Faut-il parler de réconciliation, alors que tous abordent la question avec des préalables, chacun des préalables étant posé de façon inconditionnelle malgré l’antinomie qui les rend irréductibles entre eux en raison de leur nature même. La réconciliation n’a d’utilité qu’à servir soit de prétexte à s’opposer soit d’argument électoral. Certes il y a matière à procéder à une réconciliation, mais au constat d’une carence des qualités humaines indispensables, toute tentative ne serait que peine perdue dans une mission impossible.
Seules les élections filtrent par un interstice pour flirter avec une possibilité de sortie de crise. Mais même à cet endroit des forces contraires s’opposent, les unes pour l’ouvrir plus large par un passage en force, certaines pour la maintenir entrebâillée afin de tamiser une lumière trop crue à leur idée, tandis que d’autres s’efforcent de fermer cette porte et pouvoir ainsi percer un trou ailleurs à leur convenance. Là se joue le sort de la sortie de crise. L’interstice suffirait-il à laisser passer assez une lumière de crédibilité aux élections, ou la porte claquerait-elle avant que ne se tiennent celles-ci ? Chercher un moyen terme relève d’une utopie comme à vouloir opérer un miracle. La médiation est réduite à faire un choix, qui ressemble à un pari, le plus raisonnable semble celui de miser sur les élections en en favorisant une bonne cote quitte à fermer la porte au nez de ceux qui veulent claquer cette petite porte de sortie. Cette solution ne résout pas la question de l’« intrus » et là aussi la communauté internationale ne saurait se satisfaire de jouer les Pilate. Après les manifestations d’exigences dont elle ne s’est pas privée, après tous les efforts dont elle ne s’est pas économisée, elle ne peut se dérober et se trouve dans l’obligation de se positionner à ce sujet et au besoin dans la même foulée laisser aux Malgaches le soin de se débrouiller entre eux.
Léon Razafitrimo
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