Une grande première dans les annales des chaînes publiques du monde entier : celles de Madagascar ont été expulsées, d’un Palais d’Etat, par des élus du Peuple. Et ce, dans le cadre d’un vote public et démocratique. Mais pourquoi en est-on été arrivé là ? Nul n’ignore que, depuis toujours, les médias publics nationaux ont été considérés comme des outils de communication, voire même de propagande pour le régime en place.

Chaque président de la République et chaque Gouvernement, qui se sont succédé à la tête de l’Etat, n’ont pas manqué de les utiliser comme supports de soutien notamment de leur image, vis – à – vis de l’opinion publique. Chacun des régimes précédents avait ainsi sa propre manière de manipuler les informations pour que celles- ci lui soient toujours bénéfiques. Des tacts et autres doigtés avaient pourtant été notés dans la gestion de ces informations pour que la manipulation et la propagande ne soient pas trop flagrantes. Néanmoins, certains desdits régimes d’alors, à l’instar de celui de Marc Ravalomanana, avaient trop pesé sur les pédales de ces jeux antidémocratiques pour finalement recevoir la foudre de la foule exaspérée et ahurie.

Manque cruel de professionnalisme

Malheureusement, l’histoire étant un éternel recommencement, voilà que le régime Rajaonarimampianina s’aligne sur les mêmes rails tracés par celui Ravalomanana pour offrir à l’opinion publique, nationale comme internationale, des chaînes publiques nationales, notamment la Tvm, littéralement de la honte. Toutefois, à bien suivre les pratiques journalistiques qui ont été adoptées au niveau de cette télévision nationale, force est d’admettre que, contrairement aux analyses faites ici et là, l’on ne  pourrait pas systématiquement mettre tous les torts sur la tête de la présidence de la République, indiquée d’avoir tout diligenté au sein de celle – ci.

En effet, il saute incontestablement aux yeux que le directeur de la Tvm, appuyé par des ignares en communication, a cruellement établi le manque de professionnalisme et de savoir – faire, dont on l’a d’ailleurs accusé. Lantomalala Rasata qui, au lieu de faire enrober la toge du professionnalisme à toutes les séquences d’informations ayant touché notamment la présidence de la République, s’est mis en vedette dans l’excès de zèle et, surtout, dans la haine qu’il porte dans son cœur contre une frange des politiques du pays. Normal si, pour ne citer que cet unique exemple, il a donné ordre à ce que les réactions de rue, en faveur du chef de l’Etat, qui était alors confronté à une requête en déchéance de son mandat, occupaient 45 minutes, et tous les soirs, des journaux télévisés de la Tvm.

Overdose de communication

Une flagrante overdose de communication qui, au bout du compte, fut fatale à Hery Rajaonarimampianina. Et ce, dans la mesure où, au lieu d’amener l’opinion publique à manifester sa sympathie et sa compréhension à l’égard de ce dernier, cette communication de lèche bottisme à outrance, commanditée et pilotée en personne par Lantomalala Rasata, a poussé une bonne frange des citoyens à davantage manifester leur indignation et dégoût contre le président de la République. D’ailleurs, étant un fervent défenseur et partisan de Hajo Andrianainarivelo, cet actuel directeur de la Tvm est là en train de montrer et de démontrer à Hery Rajaonarimampianina qu’il n’a cessé d’œuvrer pour la chute de ce dernier. Ni plus ni moins.

D’autant plus que, fortement soutenu par un certain Bertrand Ranaivomanana dont la criarde incompétence professionnelle n’est également plus à prouver, Lantomalala Rasata se comporte comme un véritable Roi à la Tvm. Mais un Roi de la honte. Reste à savoir si Hery Rajaonarimampianina et les siens en sont conscients. En tout cas, cette mesure d’expulsion de la Tvm de l’Hémicycle de Tsimbazaza est un signe précurseur devant amener ces derniers à prendre des mesures draconiennes d’assainissement. A moins qu’ils consentent à ce que l’on les assassine de l’intérieur !

Lucky Raharisetra