On est finalement à mi-chemin dans le processus de préparation des élections dans la Grande île. On a déjà entamé la moitié du temps imparti et pour l’instant les entités concernées n’ont pas encore présenté de réels bilans de ce qui s’est fait et de ce qui reste à faire. Pour le moment, malgré les débuts balbutiants des recenseurs, le CENI-T semble être décidé à prendre le taureau par les cornes malgré les faibles moyens à sa disposition. Il faut donc croire, eh oui croire, que les quelque  23.000 agents recenseurs qui sont censés se répartir dans les 1.549 communes de la Grande île auront à cœur de cocher noir sur blanc sur « la » liste de recensement tous les citoyens malagasy en âge de voter. Vivement que toutes les personnes âgées de 18 ans et plus s’inscrivent dans cette foutue liste électorale pour qu’on puisse enfin avoir une « vraie » liste potable et non contestée pour ces échéances des urnes de 2013. Car en réalité, ça commence à pomper l’air ces reports à perpètes que l’on s’est coltinés depuis près de trois ans…ou quatre ?
Reste que pour les candidats, il y aura foule si on se fie aux déclarations faites par pas mal de candidats en herbe. Et on n’en est qu’au début car les candidats « majeurs » n’ont pas encore dévoilé leurs batteries, ni déclaré leurs souhaits de postuler. En tout cas, les « pré-campagnes » battent leur plein pour certains et d’autres vont s’engouffrer dans le créneau à ne pas en douter. Aucune règle ne semblent s’être établi régissant ces mouvements de pré-campagne, et là, on sait par expérience que seuls ceux qui ont les plus gros moyens, les plus gros budgets, la plus grande couverture nationale auront les plus larges coudées, les plus grandes avances aux starting-blocks des campagnes électorales officielles. Il n’y a pas à se leurrer : malgré le bulletin unique, seuls ceux qui ont pu couvrir l’île de bout en bout auront l’avantage lors du vote. Pour sûr, les candidats « déclarés » auront fort à faire pour entretenir la mémoire visuelle de l’électeur dans les mois à venir, à défaut de convaincre réellement. Car avec les enjeux qui montent de plusieurs crans, au vu de ces exploitations minières qui commencent à porter leurs fruits, sans compter ceux qui viendront à la suite, les jeux en valent sûrement la chandelle.
Pour illustration, Ambatovy, qui n’est plus au stade de projet, selon Mark Plamondon, directeur général, entre en phase d’exploitation pour une période de 29 ans, avec une production annuelle de 60 000 tonnes de nickel et de 5 600 tonnes de cobalt raffinés, tous raffinés à 99,8% pur une fois la vitesse de croisière atteinte. Des volumes à donner le tournis mais qui ont de quoi se poser des questions également sur les réels avantages et retombées pour l’île et pour sa population, des questions qui restent toujours en suspens pour le moment.

Alf Raza