Invité par le gouvernement chinois dans le cadre du séminaire à l’intention des personnels supérieurs des médias des pays africains francophones en 2015, du 17 juin au 07 juillet 2015 derniers à Beijing, l’auteur de ces lignes a pu constater de visu les avancées technologiques utilisées par les médias en Chine. Mieux, ces derniers tirent merveilleusement à profit des nouveaux outils  de communication tels les téléphonies mobiles, les tablettes et autres laptops, appelés « les nouveaux médias ». Sous le thème « L’ère multimédiatique, nouvelle réforme et coopération approfondie », le séminaire a vu la participation des professionnels de la communication et des médias de 16 pays d’Afrique.

Basé à l’Institut des recherches et des formations de l’administration d’Etat de la presse, de la publication, de la radio, du film et de la télévision qui se trouve dans la partie nord de la ville de Beijing, les participants étaient allés de découverte en découverte chaque jour.
La situation générale du développement des médias en Chine figurait parmi les premiers sujets décortiqués. Les orientations et le rôle des médias chinois sont définis par l’Etat chinois et les programmes diffusés répondent à la règlementation en vigueur dans le pays. Les médias chinois bénéficient d’importants investissements de la part du gouvernement mais génèrent énormément de revenus provenant de leurs activités, de leurs services et surtout issus de la publicité. Il faut savoir que les chinois sont épris de patriotisme et ne rechignent pas à payer  taxes et impôts, d’où la part de la manne émanant des recettes publicitaires reste énorme.
Mais la visite du Cctv est plus que révélateur puisque la télévision centrale de la Chine a  pas moins de 2 milliards de dollars Us de capital. Et rien que son siège à Beijing fait 550 000 m², fabriqué avec 10 000 tiges d’acier et composé de  bâtiment principal, de centre culturel de l’audiovisuel et de parc de médias. Cctv est le réseau principal de télévision publique qui possède  pas moins de 18 chaînes câblées, 230 000 heures de programmes – soient 31h par jour – et visibles dans le monde avec ses 6 chaînes internationales. Le réseau atteint 30 millions de foyers – son compte officiel fait état donc de 30 millions d’abonnés – et présent dans 87 pays.

La révolution numérique
Pour la Radio Chine internationale créée le 3 décembre 1941, elle émet en 64 langues dont des langues africaines telles la haussa ou le swahili avec 3 200 heures d’émissions chaque jour. On y recense 2 000 employés dont 200 étrangers. Mais cela n’est qu’un aperçu des supports médias traditionnels.
Les téléphones mobiles et tablettes ainsi que tout autre support de communication possédant un écran sont devenus tout simplement des terminaux interactifs, non seulement destinés à la communication mais aussi aux médias. Mieux, ces technologies réinventent la société chinoise et investissent pleinement la vie quotidienne de la population mais aussi de très nombreux secteurs de l’économie : innovation médicale reliée à la mobilité, industrie, sécurité, traitement d’information, développement des loisirs, transports, banques et finances, écologie, énergie, …. L’e-commerce fait aussi partie intégrante de la vie dans le pays des dragons et il est maintenant possible de commander à travers la télécommande de son poste téléviseur.
Bien évidemment, le secteur numérique est porteur d’emploi et c’est même devenu un levier important de la croissance et de la compétitivité de ce pays : cela va de l’amélioration des processus internes au sein d’une entreprise aux offres de nouveaux produits, en passant par de très nombreux thèmes.
Le « Big data center » de Ghuizou mérite une mention plus que particulière. C’est donc le plus grand centre de données de la Chine mais aussi de l’Asie toute entière. Ghuizou est une province se trouvant à plus de 2 000 km de la Capitale du pays et le « Big data center » estime pouvoir engendrer plus de 600 milliards de dollars Us jusqu’en 2020. La province est donc devenue une base industrielle pour le développement de l’informatique en nuage et de gros volumes de données qui peuvent être utilisées par les entreprises et les gouvernements afin d’analyser les tendances et améliorer les services. La plus grande industrie de données est aussi une opportunité pour créer des emplois, et par conséquent, pourrait soulever le revenu personnel des résidents.

La vie à la base
Les participants ont passé une vie plutôt studieuse dans la mesure où tous ont été émerveillé par les nouvelles technologies utilisées dans le secteur des médias. Si le petit déjeuner qui marque le début de la journée est pris entre 7h30 à 9h du matin, les cours composés de plusieurs thèmes dont le défi des nouveaux médias, le tournage journalistique en utilisant les smartphones et tablettes, et entre autres, le développement des médias en Chine, l’ensemble du séjour s’est déroulé dans une convivialité absolue et non seulement entre les invités eux-mêmes mais surtout avec la partie chinoise.

Les visites

La délégation africaine a été gâtée sur ce point. A Beijing, nous avons pu bien sûr faire quelques pas sur la « Grande Muraille », et avons visité les sièges de la télévision nationale  ou  Cntv-Cctv, de la radio Chine Internationale ou Cri, du centre commercial appelé « Marché de la soie », de l’Université de la Communication de Beijing, et entre autres, de la base de production cinématographique du district de Huairou. D’autres sites touristiques et culturels aussi ont figuré dans le programme dont la Cité interdite.
A Guizhou, la visite de la radio et de la télévision de la cette province et du siège du « Big data center » sont évidemment des occasions de plus pour constater les avancées technologiques de la Chine. Du côté des sites touristiques, les participants ont navigué dans les eaux souterraines de la grotte de Stalactite et Stalagmite de Zhijin située dans le comté du même nom, à 120 km de l’ouest de Guiyang, la capitale de la province du Guizhou. La grotte est surnommée le musée du karst et elle s’est classé au parc national depuis le 1er aout 1988. Mais nous sommes aussi allés voir la cascade Huangguoshu, situé à 110 kilomètres de la ville de Guiyang. Cette chute mesure environ 77,8 mètres de hauteur et sa largeur maximale atteint 101 mètres durant la saison pluvieuse.