Mais qu’est-ce qui fait courir le chef de l’Etat ? Depuis qu’il est arrivé à la plus haute magistrature du pays, ses plus grandes réalisations restent les … voyages. Rappelons-nous, l’année dernière ou plus exactement la première année de son règne, les tournées extérieures ont agrémenté sa vie de président de la République élu démocratiquement et Hery Rajaoanarimampianina s’est permis de visiter les cinq continents. Si notre mémoire reste bonne, ses premiers voyages officiels, à peine un mois après son investiture, étaient pour Washington et Bruxelles, si on ne compte pas le sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba vers la fin du mois de janvier de la même année. Ainsi à Washington, on a annoncé des entretiens avec le directeur général du fonds monétaire international, Christine Lagarde, avec le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, avec le directeur de la société financière internationale, Jin-Yong Cai, ainsi qu’avec la conseillère à la sécurité nationale auprès de la Maison Blanche, Susan Rice. Dans l’agenda, il y avait aussi la rencontre avec les représentants d’Exxon Mobil, si à New York, on annonçait que le chef d’Etat malagasy serait reçu par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon. Comme le spécifiait le communiqué de presse officiel, ce fut effectivement un programme chargé et sur le chemin du retour, un crochet à Paris nous a appris une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères français où « La France salue l’engagement du nouveau président en faveur du développement de Madagascar », selon les termes de Laurent Fabius. Déjà donc à ce moment-là, on sentait un certain attentisme de la part des bailleurs de fonds traditionnels mais aussi de la part du premier partenaire de la Grande île dans leurs relations avec les tenants du pouvoir. En principe, quand le premier homme d’un Etat se déplace notamment pour rencontrer les investisseurs, c’est pour ramener des valises de billets verts. C’était aussi le cas lors du sommet entre l’Union européenne et l’Afrique  à Bruxelles vers la fin du mois de mars et début avril de l’année dernière. Certains titres ont même annoncé que le président de la République est encore une fois rentré bredouille puisque l’UE a conditionné l’aide contre la formation du premier gouvernement de la quatrième république. Et justement c’est là que tout a commencé à se corser pour le régime actuel puisque quelles que soient les explications données par les tenants du pouvoir, la nomination de Kolo Roger à la tête du  nouveau gouvernement foule au pied la Constitution de la IVème République, et selon les avis de la Communauté internationale.
Toujours dans le compte de l’année dernière, deux voyages à l’extérieur pour le couple présidentiel ont été fortement critiqués par les observateurs. Il y a d’abord celui effectué en Israël que les tenants du pouvoir ont déclaré comme ayant trait au secteur de la défense et de la sécurité. Un an plus tard, personne n’a vu ni les blindés de marque Merkava, ni les Léviathan et autre Tekuma de la marine israélienne – alors qu’on parlait justement à ce moment-là de protection de nos frontières marines contre les trafiquants de bois de rose -, et surtout pas des fusils Uzi, sauf peut-être pour la nouvelle garde présidentielle de Hery Rajaonarimampianina. En somme, c’était un voyage destiné pour se recueillir devant les murs des lamentations de Jérusalem et maquillé en voyage officiel. Tout comme l’autre déplacement au Vatican où toute la famille présidentielle était présente et accompagnée des copains siégeant à Ambohitsorohitra. En tout, le chef de l’Etat malgache a visité les cinq continents et selon les mauvaises langues, a passé plus de temps à l’étranger que dans son propre pays en 2014 si par contre, aucun chef d’Etat étranger n’a visité Madagascar depuis son accession au pouvoir.
Et d’où le rattrapage depuis le début de cette année : Maroantsetra pour hier, Fianarantsoa, il y a deux jours, ou encore Ambalavao pour le compte de la semaine dernière. En moyenne, Hery Rajaonarimampianina fait deux ou trois déplacements par semaine depuis un bon bout de temps déjà. Evidemment, les élections communales sont les enjeux du moment et sont un sérieux baromètre populaire pour les tenants du pouvoir actuel et cela explique ce … ballet incessant.
En tout cas, le développement tant attendu n’est aperçu nulle part dans le pays et c’est plus que normal puisque le résultat des voyages présidentiels à l’extérieur reste tout simplement inexistant, c’est-à-dire, aucun kopeck n’a été ramené. Tout cela n’est donc que gesticulation.