2014 devait être l’année d’un nouveau départ pour Madagascar grâce au fait qu’un nouveau président de la République avait été élu démocratiquement par la voie des urnes. Après plusieurs années de disette et de crise socio-politico-économique, le pays aurait dû se diriger logiquement vers le développement, ou du moins vers un semblant d’amélioration, d’autant plus que l’élection du nouveau représentant aurait dû convaincre nos principaux bailleurs de fonds de nous offrir à nouveau leurs aides budgétaires. A l’heure actuelle, la crise devrait déjà être loin derrière et appartenir au passé mais personne n’aurait pu imaginer que le chef de l’Etat actuel n’en ferait qu’à sa tête de calculateur d’expert comptable pour diriger un pays avec plus de 23 millions d’habitants, dont près de 90% vivent dans la pauvreté et près de70%, dans l’extrême pauvreté. Si la lutte contre la pauvreté a dû être une des priorités du régime, les statistiques ne s’améliorent pas encore alors que le numéro un a déjà épuisé une année et demie de son mandat. Jusqu’à aujourd’hui, la majorité de la population a eu droit à un changement, mais pas à celui auquel il s’attendait ni celui qu’il espérait.

En effet, les dirigeants du régime actuel ont opté pour une lutte contre leur pauvreté, de manière à ce qu’ils ne deviennent jamais pauvre, d’autant plus qu’ils ont le pouvoir entre les mains pour le faire. La majorité des dirigeants actuels du pays courent après leurs intérêts personnels et ceux du parti politique. Avec tout ce qu’ils peuvent se permettre compte tenu de leur rang et de leur statut, quelques dirigeants ont même l’audace de s’affilier avec des trafiquants d’or ou de bois de rose pour s’enrichir vite et facilement à la barbe de la population. En d’autres termes, les dirigeants du régime actuel ont choisi une politique d’appauvrissement des populations pour mieux les amadouer ou les acheter lorsqu’elles  en ont besoin comme lors d’une soi-disant démonstration de force du parti, ou d’inauguration de stade au couleur du parti d’Etat. Cependant, la politique d’appauvrissement se décline sous plusieurs formes et les décisions du régime actuel en sont les reflets. Au lieu d’investir dans des projets sociaux vitaux pour le développement du pays et nécessaires pour la réduction de la pauvreté, le régime actuel préfère dépenser pour des futilités comme l’extension d’un aéroport  qui n’intéresse même pas grand monde.

A l’heure actuelle, personne ne sait toujours pas pourquoi le chef d’Etat a accepté d’organiser un sommet francophone qui nécessite juste 90 millions de dollars avec lesquels on pourrait très bien accélérer l’adduction d’eau potable dans le sud de la Grande île. Si les dirigeants de l’Etat peuvent réellement trouver 90 millions de dollars, ils pourraient s’assurer de résoudre au moins un des grands problèmes qui minent le pays et peut être même en soutirer une petite partie pour se remplir les poches sans que personne ne vienne les critiquer. Mais le problème est là, les tenants actuels du pouvoir sont trop égoïstes et ne pensent pas du tout à donner, ne serait-ce qu’un peu à la population. En d’autres termes, le régime actuel lutte pour qu’une poignée de personnes, généralement au pouvoir, ne devienne pas pauvre et a choisi de mettre en œuvre une politique d’appauvrissement pour que la population soit plus occupée à survivre qu’à s’intéresser à la politique. Si 2014 devait donc être l’année de sortie de crise et d’un nouveau départ mais que rien ne s’est fait, l’année 2015 devrait être l’année du départ du président de la République si celui ne fait rien pour changer les choses rapidement d’autant plus qu’il continue toujours à gâcher son mandat.

Laza Marovola