Parlons un peu de sport aujourd’hui d’autant que l’Afrobasket pour les filles de moins de 16 ans se déroule actuellement sur le territoire, et mieux, les jeux des Iles vont se tenir dans quelques semaines à l’île sœur de La Réunion.

Commençons par le sport roi où les Barea de Madagascar n’ont jamais pu participer à la dernière phase des Coupes d’Afrique des Nations. Se hisser à ce niveau reste une première étape essentielle, soit un objectif à atteindre avant de rêver à un « mondial ». Pire, l’équipe nationale malgache n’est plus seul maître à bord dans la région de l’Océan Indien et si on se réfère aux derniers jeux des Iles qui se sont déroulés aux Seychelles, elle a fini quatrième sur cinq participants dans ce jeu collectif qu’est le football. Soit juste devant Mayotte !

Et justement puisque les prochains jeux des Iles approchent à grand pas, beaucoup se demandent sur la préparation de nos équipes nationales, et non seulement pour le sport roi mais aussi et surtout concernant les autres disciplines collective ou individuelle. En jetant un œil sur une télévision proche de l’actuel pouvoir, on a constaté avant-hier la dotation en équipement des athlètes en … handi-sport ! D’abord, on croyait révolu le temps de ces disciplines sportives coachées par la politique. En sachant que les caisses de l’Etat sont complètement vides –sinon le ministère des Finances et du budget n’aurait pas piqué 2 000 ariary par tête de travailleur gagnant moins de 250 000 ariary -, beaucoup se demandent quel autre apport positif pourrait emmener un ministre qui n’a pratiquement plus rien pour faire fonctionner son département. Il est normal ainsi de constater que les dotations s’arrêtent juste au « m’as-tu-vu ». Deuxième question : est-ce avec le handisport donc que Madagascar espère rafler des médailles ? On voit déjà la tête de certains en train de se morfondre en rire – lol, n’est-ce pas ? – mais à y réfléchir de plus près, la question mérite d’être posée : où sont passés tous les autres ministres-coachs donc ? Sur ce point donc, il faut s’attendre – encore et toujours – à des résultats calamiteux d’autant qu’on sait que les équipes réunionnaises et mahoraises, par exemple, se sont allés entraîner dans l’Hexagone – évidemment -, tandis que les Seychellois et les Mauriciens se sont préparés en Afrique du Sud et même en Chine. Apparemment, tous se sont donné le mot : laminés les Malgaches et avec la désinvolture que le gouvernement et notamment le ministère des Sports ont pris dans la préparation des athlètes, les autres pays vont facilement atteindre cet objectif. Mieux même, en allant faire un petit dans les îles sœurs ce mois-ci, certains staffs sportifs avancent que Madagascar n’est plus une référence en la matière. Et c’est bien le cas de le dire si on parle, par exemple, de la déroute des Barea Beach soccer lors du dernier mondial qui se tient actuellement au Portugal. Après avoir fait l’effort de gagner la plus haute marche sur le podium africain, l’équipe nationale a tout simplement été contente de participer à ce niveau planétaire, et ce, après que le régime s’y est mêlé en voulant tirer la couverture, bien chaude, à lui.

La même déconvenue est arrivée à la discipline du rugby, pas plus tard que la semaine dernière. Encore une fois et pour la prochaine saison, les Makis de Madagascar restent dans la catégorie N1B en Afrique – c’est tout comme Air Madagascar reste dans l’Annexe B – malgré les trois victoires enregistrées contre la Côte d’Ivoire, le Botswana et l’Ile Maurice. C’était lors de la Coupe des Nations du groupe B qui s’est tenue à Kampala Ouganda.

Pour le sport malgache, l’espoir vient sûrement de la jeunesse avec le dernier exploit des basketteuses de moins de 16 ans qui ont battu l’Egypte par un score assez serré. Mais beaucoup ont aussi constaté que le coaching de cette équipe nationale féminine n’était pas vraiment à la hauteur et appelé à revoir sa stratégie. En somme, il faudra sérieusement penser à investir sur la nouvelle génération sinon le résultat restera le même : le sport malgache est toujours en déclin !

Jean Luc RAHAGA