Le syndicat des enseignants-chercheurs est déjà monté au créneau à maintes reprises pour revendiquer ses droits mais les responsables du régime Rajaonarimampianina ont toujours fait la sourde oreille.

Si ces enseignants ont déjà menacé de faire la grève plusieurs fois, c’est aujourd’hui une réalité parce qu’ils ont décidé de passer officiellement aux choses sérieuses et d’enclencher la vitesse supérieure. De ce fait, depuis hier, les cours ont cessé à l’université d’Antananarivo et même si certains cours ont encore pu avoir lieu, ils ont été donnés par des vacataires.

En d’autres termes, c’est l’avenir même des jeunes étudiants qui est aujourd’hui en péril à cause de l’inconscience des tenants du pouvoir actuel qui ne s’intéressent pas du tout au besoin de la population. Pourtant, il s’agit ici entre autres de payer les indemnités de recherche de ces enseignants-chercheurs et de revoir l’âge de départ à la retraite. Ce n’est pas comme si il y avait un million d’enseignants-chercheurs à travers le pays mais il faut se rendre à l’évidence que leurs problèmes n’intéressent pas les dirigeants. C’est pour cette raison que, pour donner de l’ampleur à la grève, le syndicat des enseignants-chercheurs a décidé de boycotter le baccalauréat si ses revendications ne sont pas satisfaites par les dirigeants actuels.

Le régime Rajaonarimampianina a d’autres préoccupations

Pour accorder de l’importance au mouvement du syndicat des enseignants chercheurs, il est primordial de détailler les revendications de ces derniers pour la compréhension de tous. En tout et pour tout, ils demandent le paiement des indemnités de recherche, de risque de logement et de transport, la révision de la grille indiciaire et de l’âge de départ à la retraite, et finalement la hausse du budget accordé à l’enseignement supérieur pour faciliter le passage effectif au système LMD. Si les responsables étatiques s’y mettaient pour de bon, nous pouvons être certains que ce problème sera résolu en moins de deux… mais ils sont tout simplement encore occupés ailleurs.

En effet, à l’approche des fameuses élections communales biaisées, et donc des campagnes électorales, les ténors du régime HVM de Rajaonarimampianina pensent plutôt au paiement des indemnités de recherche d’électeurs, les indemnités de risque de défaite ou de transport de foule pour des inaugurations ici et là.

Par ailleurs, ils doivent encore également penser à la révision des membres du gouvernement et au départ des députés qui ont osé voter contre eux lors de la dernière motion de censure, et finalement, à la hausse du budget nécessaire pour rameuter le plus de monde dans leur camp afin de faciliter leur victoire lors du prochain scrutin prévue cette fin de mois. En d’autres termes, le régime Rajaonarimampianina a d’autres chats à fouetter au lieu de penser à des enseignants chercheurs.

Laza Marovola