C’est déjà une étape de franchie pour le délégué du personnel de la compagnie nationale, ainsi que de ses trois compagnons d’infortune qui ont été licenciés par son – désormais, ancienne -direction générale.

Le Tribunal administratif vient de décider hier le sursis à exécution de cette décision avant de se prononcer définitivement sur l’affaire. Evidemment, la direction générale d’Air Madagascar, ou plus exactement, sa direction des affaires juridiques, a trois jours pour faire appel mais beaucoup estiment qu’il serait plutôt sage pour cette dernière d’enterrer la hache de la guerre, si on souhaite réellement faire redémarrer cette société. Effectivement, il n’est pas dans l’intérêt de la nouvelle direction générale mais aussi du nouveau conseil d’administration – qui devrait définir la stratégie de sortie de crise -, d’envenimer encore une fois la situation. En tout cas, le « va-t-en guerre » des anciens dirigeants – et qui a coûté les têtes du Pca, Henry Rabary-Njaka, du Conseil d’administration en entier mais aussi de l’ancien Dg Haja Raelison – semble n’être plus de mise et mieux même, les nouveaux nommés ont préféré garder profil bas pour éviter d’être la cible, et des tenants du pouvoir actuel, du personnel de la compagnie et du public en général.

« Je ne peux que remercier la Justice mais la lutte n’est pour autant pas terminer», a affirmé le Commandant de bord à la sortie du Tribunal, hier matin. Et c’est bien le cas de le dire puisque les agents d’Air Mad sont toujours en grève malgré cette décision judiciaire et la nomination de nouveaux membres du Conseil d’administration et la nouvelle direction générale qui est collégiale. Justement à ce sujet, rappelons que certains grévistes en font partie : « Je ne peux que déplorer que certains d’entre nous ont utilisé le mouvement pour aboutir à des fins personnelles », a déclaré Rado Rabarilala. En tout cas, le problème reste complètement entier et selon les dires des grévistes, la compagnie nationale est toujours paralysée. « Nous avons déjà émis une demande de rencontre et d’entretien à l’endroit des nouveaux dirigeants et nous attendons leur réponse. Nous souhaitons vivement le développement d’Air Madagascar et c’est pourquoi nous exigeons être consultés lors de la prise de grandes décisions », a réaffirmé le délégué du personnel. La balle est donc dans le camp de Léon Rajaobelina et compagnie.

J.L.R