A l’issue de la signature de la convention pour le lancement du « Projet d’appui aux secteurs sociaux de base » (PASSOBA-Santé) qui a été conclue dans la ville de Morondava lundi dernier, une délégation de l’Union européenne et de l’Unicef a déjà effectué une descente pour s’enquérir des problèmes dans quelques centres de santé de base à Morondava. Pour rappel, Passoba est un projet qui priorise la revalorisation de la santé de la population vulnérable dans les zones reculées. Il a été initié par l’Unicef en tant qu’organisme œuvrant pour la santé mère-enfant et mis en œuvre pour trois années. Le projet travaille en étroite collaboration avec les responsables de santé dans les Districts, Communes et Fokontany pour avoir des résultats concrets et palpables.
Le projet Passoba sera en mis en œuvre dans cinq Régions de la Grande Ile, à savoir Sava, Menabe, Analanjirofo, Anosy et Atsimo-Andrefana. Parmi ses premières priorités figurent la réouverture des centres de santé de base niveau II dans ses localités d’intervention, l’apport d’appuis financier et matériel, la dispense de formations continues aux personnels sanitaires et la prévention des ruptures de stocks des médicaments.
Avant la cérémonie de signature, le chef de délégation de l’Union européenne (bailleur du projet), Léonidas Tezapsidis et le représentant de l’Unicef Steven Lauwerier ont consacré le début de la journée à la visite de l’unique centre de santé de base niveau II encore ouvert dans la ville de Morondava pour s’enquérir des problèmes majeurs auxquels fait face le centre afin d’adopter une solution pérenne. L’autre CSB-II de la ville de Morondava se trouve à Bosy mais celui-ci n’est plus opérationnel. Sur les 75 CSB-II dans le District de Morondava, 12 ont déjà été fermés pour des raisons diverses dont la vétusté des infrastructures, le manque de personnel traitant et l’insécurité. D’après le Directeur régional de la Santé, le Dr Emihangy Lahimasy, « dans tout le District de Morondava cinq médecins seulement assurent le fonctionnement de la totalité des CSB-II encore ouverts au lieu d’un médecin par centre pour 10.000 habitant ».
Dans l’après-midi, la délégation s’est rendue à Analaiva pour s’enquérir des problèmes qui prévalent au sein du Centre de santé de base niveau II de cette Commune. Concernant la Commune rurale d’Analaiva, dont le CSB-II bénéficiera du Passoba, son principal problème est le manque de vaccination. D’après le docteur Rosette Razanamanantsoa, « comme dans les autres centres que compte le District, les maladies respiratoires et le paludisme sont les principales maladies qui affectent la population. 400 à 600 personnes par mois viennent se faire ausculter auprès du CSB-II d’Analaiva. Selon le témoignage d’une villageoise, Vavisoa, « le manque de personnel soignant et de matériel comme une ambulance, par exemple, est le principal handicap du CSB-II d’Analaiva. « Depuis le mois d’avril, une maladie étrange, comme un paludisme particulièrement virulent, a déjà terrassé nombre de villageois. En cas de rupture de stock de médicaments, les patients sont obligés d’aller en acheter à Morondava. En revanche, le centre n’a jamais fermé ses portes par manque de personnel ou d’autres problèmes quelconques », a-t-elle informé.

Recueillis par Elias