C’était dans le courant de la semaine passée dans le village de Marohazo, district de Maintirano.

Cinq corps sans vie ont été retrouvés. A côté des dépouilles, l’on pouvait apercevoir quelques morceaux de pierre ainsi que des bâtons. Du sang coulait encore des narines, du visage ainsi que l’ensemble du corps des victimes. Une hache, des sagaies et des amulettes étaient visibles à quelques mètres du lieu où les corps étaient couchés. L’observation de cette scène digne d’un film d’horreur suffisait pour conclure que ces hommes, âgés environ entre 30 à 40 ans, ont fait l’objet d’une vindicte populaire.

Cette constatation n’est pas fausse, il s’agit en effet d’un lynchage publique, perpétré à l’encontre des cinq individus. Ces derniers auraient été vus rôder dans la dite localité, et leur présence a gêné les résidants, ils les ont trouvé très louches. Les habitants, qui sont actuellement dans la terreur à cause de la recrudescence  de l’insécurité, ont aussitôt pris les précautions nécessaires. De prime à bord, ils ont alerté les membres du Dina, qui à leur tour, ont ordonné l’arrestation des suspects. Après quoi, l’idée du lynchage a été soulevée, et ce qui devait arriver arriva. Le fokonolona était certain que les cinq individus inconnus font partie d’une bande de voleurs de zébus, et qu’ils étaient présents dans leur village pour une reconnaissance des lieux. L’ensemble des résidants, plus les membres du Dina ont participé à cette mise à mort, aucun des suspects n’a eu la chance de s’en sortir.

Les forces de l’ordre ont été prévenues, mais plusieurs heures plus tard. A leur arrivée, ils étaient face aux corps inanimés. Les membres du Dina ont apporté leur explication sur le fait, d’ailleurs, la présence des amulettes et des armes blanches sur les victimes semblaient justifier l’action menée par le fokonolona. A noter qu’il s’agit d’un second cas de vindicte populaire en ce mois, si la première a fait deux victimes. Deux individus qui ont tenté un cambriolage chez une dame. Le cri émis par cette dernière a rassemblé la foule.

Njara Fih