L’AVG et le Bianco cherchent un bouc émissaire puisque les preuves apportées n’ont pas convaincu la Chaîne pénale anti-corruption.  D’ailleurs, la presse pense que l’homme incriminé est loin d’être un gros poisson tel que les enquêteurs l’ont déclaré.

Le fameux gros bonnet intercepté par le Bianco a bénéficié d’une liberté provisoire. Beaucoup ne sont pas étonnés de la tournure du non-événement puisque les enquêtes menées pas le Bianco n’ont jamais pu vraiment aboutir à quelque chose de solide. C’est même devenue une évidence, selon les mauvaises langues si d’autres pensent  que pour rebâtir sa notoriété ou plutôt pour remonter la pente et redorer son blason, cette institution a avancé un dossier qui ne tient pas la route. Les mêmes observateurs croient dur comme fer que si les preuves emmenées sont tangibles et existent bel et bien, la Justice et particulièrement la Chaîne pénale anti-corruption n’aurait jamais octroyé la liberté provisoire. D’ailleurs, les enquêteurs du Bianco n’ont aucunement le droit de se substituer à la place des juges et à plus forte raison, une Ong ou une plate-forme d’associations dont la provenance de son budget de fonctionnement reste à l’abri des regards. Pire, le président de l’Alliance Voahary Gasy suggère à la Justice tous ceux en qui ces membres ont un brin de soupçon tout en l’accusant ouvertement : « La chaîne pénale aurait pu choisir d’approfondir l’enquête au lieu de trancher pour une liberté provisoire. Le pouvoir financier a une grande influence et peut détourner les preuves. »

Résultat nul

Andry Andriamanga  opte carrément donc pour la mise en détention préventive de tout opérateur forestier et c’est bien le cas pour l’homme appelé Bekasy, et ce, jusqu’à preuve du contraire sinon la Justice malgache l’aurait jeté en prison. Et en attendant qu’on fournisse les vraies preuves nécessaires, l’opérateur en question doit y croupir puisqu’il y a risque de destruction de justifications déjà acquises ! De ses propos, beaucoup ont été sidérés, même cloués sur place puisqu’on pensait évidemment à des gens épris de justice, étant des malgaches défenseurs de l’environnement de ce pays.  Pire même, cette déclaration à la presse de l’Avg pourrait sous-entendre que la Chaîne pénale anti-corruption serait touchée par la … corruption.

D’un autre côté, les mêmes observateurs pensent que le Bianco subit une grande pression de la part du régime actuel. Rappelons effectivement que le président de la République a parlé, à plusieurs reprises, de lutte contre l’exploitation et l’exportation illicites de nos richesses forestières, comme étant une de ses priorités. D’ailleurs, peu après sa nomination, le Premier ministre a aussi pris la décision d’une « tolérance zéro » à l’endroit des trafiquants de bois de rose. Des actions concrètes ont été menées, certes, mais le résultat est tout simplement nul, d’autant que le ministre nouvellement nommé et issu d’une fondation se trouvant au sein de l’Avg, est loin de répondre aux attentes, non seulement du régime mais surtout de la population. Au contraire, on croit savoir que depuis le début de cette année, les exportations illicites continuent bel et bien et il fut un temps, mais toujours dans la même année, de nouvelles coupes seraient enregistrées.

Pour en revenir à l’opérateur Bekasy, d’autres langues se délient en annonçant que l’homme est loin d’être un gros bonnet et rien que dans sa région natale, d’autres exploitants sont beaucoup plus riches que lui. En réalité, on voulait lui faire porter le chapeau de trafiquant !

Jean Luc RAHAGA