Côté sport, quelques ministres coachs de quelques disciplines se sont engagés depuis hier dans une course de vitesse, les 110 mètres haies, afin de soutenir les athlètes qui vont prochainement participer aux jeux des Iles de cette année. Actuellement, on y recense 7 délégations, à savoir, l’île Maurice, les Seychelles, l’Union des Comores, Madagascar, Mayotte, l’île de La Réunion et les Maldives. Ces compétitions sportives et culturelles se tiennent en principe tous les 4 ans, tel le Mondial, et regroupent pour cette 9^ème édition 2015 – la première datait de 1979 – les disciplines suivantes : athlétisme, boxe, badminton, football, basket-ball, volley-ball, handball, voile, cyclisme, haltérophilie, judo, tennis, tennis de table, et natation.

Pour l’athlétisme, Madagascar a ses stars qui sont aguerris à ce niveau régional mais on n’oublie pas que les athlètes réunionnais et mahorais bénéficient toujours d’un encadrement de  très haut niveau, les deux îles étant des départements français. Mieux, certains de ces derniers évoluent même dans l’hexagone. Pour les Malgaches, la délégation sera composée, entre autres, de plusieurs expatriés et c’est au ministère des Postes, des télécommunications et des nouvelles technologies qu’on a confié la supervision de leur préparation. La somme de 5 millions d’ariary, soit un peu plus de 1 500 euros, sera octroyé à la délégation par le ministre de tutelle. Pour la boxe, cela fait  un moment que les Mauriciens taquinaient les Malgaches dans cette discipline et on peut être sûr que ces derniers se sont bien préparés pour cet affront. Et si nos souvenirs sont bons, Madagascar n’a jamais brillé dans la discipline de badminton et espérons qu’avec les paires de chaussures, les volants-filet, les raquettes et cordes de raquette, et les compléments nutritionnels composés de 16 boîtes de Voltimax et autres 16 boîtes de mutlivitamines, – des dons du ministre coach de la discipline, Benjamina Ramanantsoa -, des médailles seront ramenées à la maison, ne serait-ce que des bronze !
Pour le football, les Barea de Madagascar sont arrivés au stade de la demi-finale lors  du dernier « Cosafa Cup » de cette année. Pour ce faire, l’équipe nationale a battu les célèbres « Black stars » du Ghana et beaucoup estiment dans ce cas, qu’il faut compter sur cette équipe pour gagner la médaille d’or. Il faut dire aussi que la version féminine de la discipline, le football féminin donc, a, pour une fois, la chance de monter sur le terrain. Pour le basket-ball, le dernier classement des filles U16 malgaches pour le continent pourrait servir d’indication sur le réel niveau de l’équipe nationale et pour cette catégorie citée supra, le pays n’a devant lui que le Mali, le Nigeria, l’Angola et le Mozambique. Soit de fortes chances pour ramener aussi des médailles d’or. Ce qui serait difficile mais pas impossible pour l’autre discipline utilisant un ballon rond qu’est le volley-ball. Effectivement, le volley de la Grande île a dominé l’océan Indien pendant des décennies mais depuis un certain temps déjà, l’étoile n’a plus tellement brillé et se fait battre par d’autres îles.
Et à notre connaissance, le handball fait son retour dans les jeux des îles lors de cette édition 2015 mais on sait que cette discipline figure parmi celles qui font rarement des rencontres internationales, notamment au niveau de l’équipe nationale. Le handball malgache figure quand même parmi les élites africaines et a su se maintenir au haut niveau. Pour la voile et la natation, ce sont des matières que nous avons toujours du mal à maîtriser. Pour la première déjà, la presse ne connaît aucun club et à coup sûr, si nous y participons, on ne fera que de la figuration. Les jeux pratiqués dans l’eau ne nous ont jamais aussi porté bonheur, ni de l’or d’ailleurs qu’uniquement à l’époque de Bako Ratsifandrihamanana et dans les grandes compétitions, les nageurs de la Grande île font surtout du … tourisme !
De leur côté, les ministres coachs ne peuvent pas non plus faire de la magie ou jouer les grands seigneurs. D’abord parce qu’ils préfèrent plus penser à leur propre sécurité financière et puis, avec ou sans médaille, ils savent très bien qu’ils n’auront droit qu’à des coups de sifflets et de sifflements dès qu’ils fouleront le sol du palais des Sports de Mahamasina. Et avec la coupe sombre de 40 à 60% de leur budget ministériel dans la loi de finances rectificative. Comme on dit : « tany mena tsy mirehitra ». Et dans ce cas, il faut aussi s’attendre à une débâcle et cela ne peut que s’inscrire dans le milieu naturel de la médiocrité dans lequel nous sommes depuis l’avènement du régime actuel.

Jean Luc RAHAGA